Des nouvelles du front

juin4

4 mois lundi pour mon bouchon. Marrant comme la notion du temps peut être double. Comme il peut à la fois passer très vite, quand je regarde les premiers clichés de Paul. Mais comme aussi, il peut s’étirer en longueur, à la faveur des jours de crises et des nuits blanches.

Espérer qu’il grandisse pour que la vie soit plus simple, et regretter aussitôt que cette pensée ait pu traverser mon esprit. Cruel dilemme.

Tiens, un clef pour expliquer ce besoin impérieux de m’avoir à ses côtés ?

Non, les choses ne sont pas forcément plus faciles en ce moment. Mais je suis pleine de courage et soutenue, ce qui fait ma (notre) plus grande force.

Grâce à Super Papa, j’ai pu reprendre ma thérapie. Ce n’est déjà pas facile en temps normal, cela relève de l’exploit quand on est épuisé, mais il n’était pas question de tout lâcher. Tant de mois d’efforts pour retarder mon avancée, no way. Alors je relève mes manches, je note mes rêves quand je dors (pas gagné :D ) et surtout, je tente d’être lucide et franche sur ce que je vis avec Paul, ce qui n’est pas forcément simple et parfois, oui…très culpabilisant.

Et puis ma sage-femme. Ma si précieuse sage-femme. J’étais allée à la voir pour la rééducation du périnée, pensant bêtement me cogner les fameux chateaux forts et autre joyeusetés, telle une machine, pendant 10 semaines. J’aurai du surtout me souvenir qu’elle est aussi perchée que moi et qu’elle allait avoir autre chose à m’offrir.

Pas de chateaux forts ni de pont levis avec elle, mais une méthode radicalement différente, faite de postures de yoga, d’étirements. Où il est question de respiration, de réappropriation de son corps, de son équilibre. Et puis, un espace de parole aussi. Elle me connait maintenant, et la confiance qu’il y a entre nous permet le dialogue. Même si parfois, ce qu’elle a me dire n’est pas facile à entendre…

Oui, Paul pleure beaucoup. On a longtemps cherché une cause médicale, mais après avoir testé une pharmacie entière, on a peut être compris que ses pleurs font parti de lui. De son histoire, de notre histoire. Qu’il faut parfois l’accepter et patienter en l’accompagnant pleinement, sans forcément fuir.

Tiens tiens tiens…ça me rappelle quelqu’un çamais il nous avait fallu plus de temps que ça pour le comprendre….

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Chacun de mes enfants m’auront appris quelque chose. Tom, ce fut le courage de tout envoyer  bouler. Juliette, la force d’enfin affronter mes démons. M’est d’avis que Paul m’envoie tout droit sur le chemin du lâcher prise…

Mais pfiou, c’est dur.

Le « up & down » de Tom (épisode 44)

mai20

(Tom fête ses 5 ans aujourd’hui. Je crois qu’il est l’heure d’un petit « up & down », cela faisait longtemps. ;) )

photo (60)J’aime…
- ma nouvelle montre, que l’on m’a offert ce matin. Et oh, déconnez pas, c’est une vraie montre de grand ! Même qu’il y a Spiderman dessus, et des aiguilles qui indiquent l’heure. Bon, j’ai pas encore tout compris mais les vieux ont enfin cédé à une bien vieille demande, et ils m’ont promis de tout m’apprendre. ;)
- raconter mes rêves à Maman certains matins. Invariablement il y a des voitures ou des camions dedans. Je lui raconte parfois certains détails techniques mais je crois qu’elle ne comprend pas tout. Bon faut dire aussi qu’en ce moment, son réveil le matin est bien difficile ! :D
- mon frère. Ouh là oui, qu’est-ce que je l’aime mon frère. Parfois même trop comme le dit Maman. Faut dire que je ne supporte pas de l’entendre pleurer, et je ne me prive pas d’engueuler les vieux s’ils ne viennent pas s’occuper de lui au moindre petit cri. J’aime l’embrasser le matin, le voir à la sortie des classes. J’aime lui chanter « Petit Papa Noel » quand il pleure, lui montrer mes voitures quand il est dans son transat. M’allonger à ses côtés quand il est sur son tapis d’éveil. Comme je le dis toujours : « c’est mon petit Paul ». ♥
- dessiner, et j’ai fait énormément de progrès. L’autre jour j’ai dessiné Maman avec Paul dans l’écharpe. Je comprends pas pourquoi elle s’est mise à chouiner quand je lui ai montré le résultat d’ailleurs. :D
- construire toute sorte de voitures avec des légos. Et je dois dire que j’impressionne Papa, parce que je fais des modèles supers ingénieux avec moult détails.

Je n’aime pô…
- quand les vieux se font des bisous. Ah ça non, j’aime pas. Alors en général je tente de me glisser entre eux deux, j’essaie de capter leur attention en leur racontant n’importe quoi…bref, ça me plait pas. Maman pensait que je ne ferai jamais la fameuse crise d’Oedipe, faut croire qu’on est en plein dedans…

5 ans aujourd’hui. Quand j’essaie de visualiser une image représentant la naissance de chacun de mes enfants, celle de Tom est un dressage de table. Tout y est, tout est à sa place. C’est un peu terne, c’est vrai, ça ne me ressemble pas beaucoup, aussi. M’enfin, ça se tient. Et d’un coup, une main vient tout balayer. En une fraction de seconde, la table est vide. Libre. Tout est à construire, tout est à imaginer. Comme si une nouvelle vie commençait.

C’est ça Tom. Tu es entré dans ma vie, et tu m’as donné la force de tout envoyer balader, d’enfin tenter d’exister par et pour moi-même. Encore un bel anniversaire mon fils. Si tu savais comme je suis fière d’être ta maman. ♥

Toc toc

mai7

Coach m’a demandé l’autre jour si j’avais abandonné ce blog. Je lui ai répondu que non, qu’il me manquait seulement du temps pour l’alimenter.

Mais en fait c’est faux.

J’en parle très peu, mais les choses ne sont pas simples avec Paul. Beaucoup de reflux, beaucoup de coliques, beaucoup de pleurs, peu de sommeil. Si le reflux est à peu près maîtrisé grâce au traitement, je ne dois surtout pas commettre le moindre écart sur mes évictions alimentaires diverses. Et elles sont nombreuses. Au point que certains jours, j’ai la trouille de me nourrir. Le bol de muesli avalé en 4ème vitesse est devenu mon meilleur ami.

Et puis les coliques, insupportables coliques que l’on ne parvient pas à calmer. Après avoir tout essayé, on a choisi de patienter, en espérant des jours meilleurs. Qui arrivent parfois, sorte de bulles délicieuses. Mais qui ne durent jamais bien longtemps. Juste de quoi récupérer un peu d’énergie.

Alors forcément, quand Paul dort un petit peu, souvent dans l’écharpe d’ailleurs, je m’aère l’esprit derrière la MAC, ou dans la lecture de mes blogs préférés. Pas vraiment envie de venir ressasser tout ça ici, c’est déjà suffisamment difficile.

Les débuts de Paul ressemblent beaucoup à ceux de Juliette, mais la grande différence réside dans notre capacité à surmonter tout ça. Si pour la puce, nous étions désarmés, démunis, déchirés, pétris de culpabilité sur ce que nous avions pu faire de mal, là, nous sommes juste fatigués. Convaincus que des jours meilleurs arriveront bientôt. Mais un petit peu en colère, surtout moi. En colère contre ces douleurs qui nous gâchent des premiers instants qui sont pourtant si doux, et dont il faut profiter malgré tout.

Surtout qu’ils seront nos derniers…nos derniers premiers instants.

Alors on a largué les amarres, profitant des vacances de Pâques pour découvrir l’Ardèche. C’était court, c’était beau. Pas forcément reposant mais les petits se sont amusés comme jamais et c’était bien là le principal.

Il nous restera tout une vie pour dormir.

(pour les curieuses, quelques photos par ici)

Keep smiling

avril3

C’était dur ce matin. Ressortir mon porte document rouge, celui qui m’a suivi toute la grossesse. Parcourir les pages, tomber sur un cliché de ton profil, sur le résultat de la première prise de sang. Enfouir ma tête dans l’écharpe et sentir ton odeur. Retenir les larmes.

Retrouver cette salle d’attente, la déco blanche et rose. Les faire-parts qui ornent le mur, l’odeur douce, les photos de grossesse. Croiser une future maman rayonnante qui tapote sur son téléphone en caressant son ventre. Enfouir ma tête dans l’écharpe et sentir ton odeur. Retenir les larmes.

Expliquer à la sage-femme la fin de ma grossesse. Raconter avec humour notre rencontre. S’extasier des progrès de ma maternité.

« Mais…sinon, ça n’a pas été trop dur de revivre la prématurité ? »

Éluder avec tact la question. « vous croyez que je peux m’allonger sur la table d’auscultation avec Paul contre moi ? » Enfouir ma tête dans l’écharpe et sentir ton odeur. Retenir les larmes.

Rentrer à la maison, te donner la tétée. Te poser comme tu l’aimes, contre mes jambes repliées. Te faire des grimaces, chanter comme une débile sur un vieux truc. Exploser de rire parce que tu ouvres tes yeux ronds comme des billes.

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Te voir me donner ton premier vrai sourire. Sentir mon coeur se gonfler sous ma poitrine.

Et enfin lâcher les larmes.

Notre aventure in-utéro n’aura pas été la plus simple, la plus fluide, la plus longue. Mais tu seras le meilleur pansement pour me consoler de tout ça. Et chacun de tes sourires envolera doucement ma peine.

Merci Petit Paul. ♥

Le « up & down » de Paul (épisode 1)

mars26

photo (57)(émue d’écrire ce titre. ♥)

J’aime…
- le bain dans ma shantala. Les vieux ont eu le nez fin en la gardant malgré le fiasco vécu avec Juliette…parce que moi, j’adore ça. Je pourrai y rester des heures, Maman adorerait d’ailleurs mais hélas, on a pas encore fait de shantala auto-chauffante…
- quand Maman siffle. Elle a découvert ça par hasard, un jour de crise où, pour évacuer la pression, elle s’est mise à siffler bêtement et mes pleurs ont stoppé net. :D (nb : moyen pratique en public quand même. :D )
- être dans les bras de mon frère. Il s’occupe si bien de moi, je vous jure. Il sait me tenir dans le creux de son bras, me redonne ma sucette si je la perds. Je le regarde avec mes grands yeux et j’essaie de lui dire tant de choses. En général pendant ce temps là Maman nous observe et chouine, je crois bien qu’on m’a refourgué une folle. :D
- la BO du Grand Bleu. Encore une découverte de Maman, alors que je pleurais depuis des heures…elle a mis ça à fond, en désespoir de cause, et je me suis endormi d’un seul coup. ^^ (nb : et pourtant, je ne l’écoutais pas spécialement enceinte…allez comprendre…le pouvoir du cri des dauphins peut être ? :D )

Je n’aime pô…
- quand Maman déconne sur son régime anti-produits laitiers et qu’elle bouffe des croquettes de Babybel. 24 heures d’horreur plus tard, elle a juré ne plus toucher à ces trucs. Chaque pub lui procure des bouffées d’angoisse…
- le noir. Ah non, j’aime pas être plongé dans l’obscurité. Faut toujours qu’une loupiote soit allumée quelque part…

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C’est peut être ça le plus difficile : on croit qu’avec 3 enfants, c’est bon, on aura fait le tour, il n’y aura plus de découvertes, on pourra fermer la boite à bébé sans regret. Et puis on rencontre ces grands yeux, et on se dit que chaque enfant, même le 3ème, est une source inépuisable d’émerveillements et de surprises. ♥

Spring Time

mars19

(A la PMI, tout à l’heure)
« Oh mais dîtes, je ne l’avais pas vu la semaine dernière, il a changé en 15 jours ce bonhomme ! On le pèse ? »
« C’est parti ! »
« 3,130kgs ! C’est génial non ? »
« Le poids d’un bébé à terme…tiens d’ailleurs…c’était aujourd’hui mon terme… »

Le traitement du reflux qui commence tout doucement à porter ses fruits. Les marguerites qui fleurissent notre résidence. Le soleil qui chauffe la peau. Porter mes ballerines préférées. Sortir les bras nus. Faire des projets de vadrouille avec les mômes.

Encore bien cernée et fatiguée mais qu’importe…ce moment que j’attendais tant s’approche enfin. Et ça fait du bien. ♥

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« Le bonheur est une petite chose que l’on grignote, assis par terre, au soleil. »
(Jean Giraudoux)

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« The best is yet to come »

mars12

La particularité de notre couple, à mon mari et à moi, c’est que nous sommes radicalement différents sur tout. Un peu comme le ying et le yang, on se complète : il est aussi taiseux que je suis volubile, aussi posé que je suis impulsive, aussi calme que je peux être colérique. C’est notre plus grande force : l’un apporte toujours à l’autre ce qu’il lui manque.

Quand il a « accepté » l’idée de ce 3ème enfant, il l’a fait totalement conscient que les choses n’allaient pas être simple : au final, ma grossesse alitée, la prématurité…il s’y attendait et était préparé.

Pas moi. Toujours cet optimisme chevillé au corps, je pensais que les choses seraient plus simples. J’étais sincèrement persuadée d’aller à terme. Alors quand le reflux a refait surface dans nos vies il y a quelques jours…il était bien moins abattu que moi. Et a tout de suite reconnu les symptômes. (Je suis optimiste mais surtout, j’ai la faculté d’oublier très vite les moments difficiles. Trop vite d’ailleurs, à ses yeux.)

Bref, le reflux est de retour, et avec lui les nuits blanches, le cercle sans fin du « je veux têter pour me soulager – mais sa digestion me fait mal au ventre – alors je veux téter pour me soulager… » et l’enfant que l’on ne peut quasiment plus poser sans hurlements déchirants.

Avec une pédiatre évidemment en vacances.

Dieu merci, nous avions conservé une boite d’Inexium dans un placard (génie ou heureuse coïncidence ?). Nous avons longuement hésité avant de démarrer le traitement de notre propre chef, surtout sur un bébé si petit. Mais l’homéo, les pansements gastriques, l’écharpe, l’ostéo, mon éviction des produits laitiers…rien ne semblait calmer mon petit moineau. Dont nous n’avions plus vu la bouille calme et détendue plusieurs jours maintenant. Pourquoi attendre alors que le traitement que l’on sait adapté est là, devant nous ?

2,890kgs à la pesée de la PMI tout à l’heure. Un tout petit moineau mais qui grossit régulièrement. En espérant que le traitement agisse vite, que l’on retrouve ta jolie bouille toute sereine.

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Le grand plongeon

mars5

plongeoirC’est la mort dans l’âme que Super Papa est retourné bosser lundi matin, me laissant donc seule à gérer nos désormais 3 enfants.

(Toujours étrange de se dire que l’on est parent de 3 enfants.) (Dans les échanges avec mon entourage, le mot « tribu » revient souvent sur le tapis) (Définitivement, 3 enfants pour beaucoup de gens cela représente une grande famille) (Ma mère est d’ailleurs encore choquée de la vision de notre petit Scénic avec 3 sièges auto : « tu vois là, y a plus la place d’en mettre un autre, c’est signe qu’il faut s’arrêter hein ??? ») (« Non, je vais enfanter jusqu’à ce que mon utérus explose Maman » :D )

BREF, c’est donc le grand plongeon depuis lundi, et ça se passe bien. Étrangement, c’est plus la reprise du rythme scolaire qui m’angoisse, les petits étant encore en vacances cette semaine. Pour être plus précise, c’est gérer les 2 midis où les enfants ne sont pas à la cantine qui m’effraie un peu. Paul ne tétant pas encore à des moments bien établis, il faudra jongler du mieux possible. Heureusement que les maîtresses sont cools…et que l’école buissonnière n’est pas encore gravissime à cet âge.

En fait, je suis même contente de reprendre un peu possession du terrain. Des mois alitée à passer mes mercredis toute seule, à voir d’autres les ramener de l’école, à sentir Super Papa un peu dépassé face à tout ça : je reviens enfin dans le jeu et ça me, ça nous fait du bien à tous. Il faudra juste un peu de temps pour retrouver notre équilibre.

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Et penser à prendre des mouchoirs pour lundi prochain, quand on refera ce petit trajet depuis l’école, tous les 4. ♥

« Toucher terre »

février28

soucoupeTrès souvent, on dit aux jeunes mamans de rester perchées sur leur nuage de bonheur, d’en profiter, de ne pas en redescendre tout de suite. Les premiers jours d’un nouveau-né sont si doux, si tendres, si fugaces. On aura bien le temps de toucher terre plus tard.

Mais les choses ne sont pas si simples avec 2 aînés et un petit prématuré.

Alors on s’accroche à son nuage, malgré tout.

Même quand il faut retourner 2 fois à la néonat pour vérifier une jaunisse persistante.
Même quand il faut peser régulièrement le moineau, alors que pour une fois, on a plutôt confiance en ses nichons.
Même quand on sent bien que la pépétte a un peu de mal à lâcher sa place de benjamine.
Même quand on sent bien qu’il faudrait être raisonnable et se reposer davantage…mais c’est si bon de pouvoir s’activer à nouveau, on dormira cette nuit… (ou pas… :D )

Même quand on sent que ces symptômes, on les reconnaît, ça pue le reflux à 3 bornes…alors on reprend son régime sans produits laitiers, en espérant que cela suffise…(la maternité m’a rendu terriblement optimiste…)

On s’accroche à son nuage, malgré tout.

Un nuage aussi rose et doux que ces soucoupes que l’on mangeait enfant. Mais avec ce petit goût qui titille la langue, qui pince le coeur.

Parce que l’on sait que l’on ne pourra plus y remonter ensuite.

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Et eux dans tout ça ?

février20

photo (54)Nous sommes 5 dorénavant. Les cartes ont été redistribuées, les rôles, les places ne sont plus tout à fait les mêmes. Comment, du haut de leur toute petite existence, appréhendent-ils ce grand changement ? Pas vraiment différemment de ce qui compose leur caractère, au fond.

Tom. Mon petit taureau, aussi borné que sensible. C’est toi qui va le plus souffrir de notre hospitalisation, à Paul et à moi. Pourquoi t’ai-je répété qu’une fois ton frère parmi nous, la vie redeviendrait simple ? J’avais oublié qu’il pouvait venir trop tôt, lui aussi… Des larmes, parfois, quand il faudra quitter notre chambre. Des larmes, souvent, quand ton père te bordera le soir. Sans doute des souvenirs qui referont surface et dont tu te serais bien passés toi aussi.

Mais un grand frère, le plus attentionné qu’il m’ait été donné de voir. Toujours à surveiller que Paul soit correctement couvert, qu’il n’ait pas trop chaud, trop froid, trop faim. A guetter le moindre signe d’éveil. A se ruer sur lui au réveil, au retour de l’école.

Jusqu’à venir m’aider au moment des tétées, en plaçant sa main sur le crâne de Paul, pour qu’il attrape bien le sein. (geste qu’il a du apercevoir de la part d’une auxiliaire en néonat) (dans le top 3 des instants Guimauve depuis que je suis maman, pour sûr) (depuis son père l’appelle le Conseiller en Lactation :D ) (On rigole mais c’est bluffant non ? ♥)

Et ma Juliette. Ma petite blondinette au caractère de feu. Toi que j’ai allaité des années, mon pot de colle, j’appréhendais tellement ces moments. Mais que nenni, comme depuis ce premier échange de regard, comme depuis toujours, tu me scotches. Avec toute ta pudeur, tu vas appréhender ces moments avec humour, et courage. J’ai presque l’impression que tout ceci t’effleure…

…et puis ce soir où tu entres dans notre chambre. Pour une fois, Paul n’est pas contre moi mais dans son berceau. Alors tu vas te ruer dans mes bras, m’enserrer et ne plus me lâcher pendant de très longues minutes…comme pour me dire « je suis là, hein, j’attendais juste le bon moment… » (top 3 aussi, évidemment.) (je vais m’arrêter à 3 enfants, aussi et surtout parce que mes réserves lacrymales risquent un assèchement définitif. :D ).

Ton frère, tu l’aimes mais tu n’en oublies pas pour autant ta vie. Qui se résume, en ce moment, à faire tourner ton père en bourrique. Cette grossesse et cette naissance vous auront énormément rapproché tous les 2, et j’en suis bien heureuse. (et un peu jalouse, aussi, je l’avoue.) (mais il faut bien que je te laisse t’envoler, ma fille…)

5, et un petit Verseau pour compléter notre famille. Comme ton père. Et comme il m’a apaisé dès notre rencontre, toi aussi, à chaque moment d’éveil, tu ouvres grands tes yeux, tu nous réunis autour de toi et tu nous apaises, comme par magie…

Sacrément fière de ma petite famille. ♥

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