Comme les 5 doigts d’une main – La néonat

février16

La couveuse est là, il faut te descendre en néonat. J’ai réussi à convaincre l’équipe que ton père puisse t’accompagner et ne pas te lâcher une seconde. Les sages-femmes comprennent qu’elles vont avoir du mal à me garder en salle de naissance, elles concèdent de me descendre auprès de toi 30 petites minutes, en me faisant promettre de les rappeler quand il sera temps de remonter me reposer.

LOL.

Une heure plus tard donc :D , j’ai eu le temps de mieux t’observer, débarrassé de ton vernix. Tout de suite, la première chose qui me frappe est ta ressemblance avec Tom. Je pleure aussi, un bon coup, sur tout ce plastique qui t’entoure, sur ces fils, ces bips…tout ce que je ne voulais pas revivre et qui est là, en face de nous. Je ne pleure pas longtemps, non, parce que je sais que maintenant, tout ce qui va nous importer, tout ce vers quoi mes forces vont devoir aller, c’est notre allaitement. J’alpague la première infirmière qui passe, lui tenant fermement mon discours sur le sujet. « Mais Madame, les choses ont beaucoup changé depuis 3 ans. Ce que vous faisiez pour votre fille, le tirage régulier, le gavage en peau à peau et par sonde, c’est devenu notre protocole. On a été tous formés vous savez. Et vous savez quoi ? On est pour les rapprochements précoces. Je vais dès à présent faire une demande pour votre chambre kangourou ».

Ou comment scotcher un Papillon. ^^

3 jours plus tard, nous serons réunis. 5 jours plus tard, tu arracheras ta sonde. 6 jours plus tard tu scieras toute une équipe d’infirmières et de d’auxiliaires en prenant 25ml sur une seule tétée. 8 jours plus tard tu commenceras à reprendre du poids. 12 jours plus tard tu sauras te passer de bouts de sein, en seulement quelques essais.

13 jours plus tard nous serons sur le départ et je serai si fière, bon sang, si fière de toi. Tu es aussi chevelu et brun que ton frère et ta soeur étaient blonds et chauves. Tu adores le moment du bain, encore plus t’endormir repu contre mon sein. A chaque début de tétée, tu plonges ton regard dans le mien, et j’aimerai que ces quelques secondes suspendues ne s’arrêtent jamais.

Mon petit Paul. J’ai du mal à imaginer que notre famille ait pu exister sans ta présence à nos côtés. ♥

(quelques photos par ici)

Comme les 5 doigts d’une main – La rencontre

février16

L’impression étrange de revivre la même scène, encore et encore : ce petit box d’auscultation, cette sage-femme si douce, ce test qui va confirmer que oui, j’ai bien perdu les eaux. On me pose un monito, les contractions sont bien là mais très légères et pas vraiment régulières. Je suis surprise d’entendre que l’on envisage de me monter en chambre, voire même d’attendre que les choses se déclenchent naturellement, quitte à être hospitalisée quelques jours. Je ne serai pas déclenchée dans quelques heures alors ?

Ou comment se voiler la face, encore quelques instants…je sais pertinemment, au fond de moi, que la rencontre sera pour bientôt.

Aucune chambre de libre, la sage-femme décide de nous placer dans une salle d’accouchement, la plus éloignée de toutes, pour que nous nous reposions, au calme. Allongés l’un contre l’autre, Super Papa s’endort…pendant que je sens clairement que je romps la poche. Les contractions d’un seul coup deviennent plus intenses, je ne peux plus rester allongée. Il est 8h et j’appelle les sages-femmes.

Je crois qu’elles ne me prennent pas au sérieux quand je demande un ballon et de quoi me changer. Elles décrètent qu’elles repasseront dans la matinée me poser un monito. Le mari dort toujours, une web radio américaine distille de vieux tubes sixties, dans cette pièce plongée dans la pénombre. Le travail démarre doucement, chaque contraction gagnant progressivement en intensité.

10h15 et l’élève sage-femme reconnaît à mon visage que le travail a bel et bien commencé: « vous êtes à 5cms là, c’est super. » Les premières contractions qui apparaissent sur le monito sont déjà impressionnantes : « vous voulez la péridurale ? »

L’hésitation dure une fraction de seconde : devant mes yeux, des barrières qui s’envolent et je m’entends répondre « non, pas tout de suite ». Je sais que si je la refuse maintenant, il sera trop tard dans une heure. Mais je ne sais pas comment ni pourquoi…je me sens prête. Je sais que je suis capable de le faire.

Le mari se réveille mais reste bien démuni face aux grognements qui accompagnent chaque contraction. Je reste sur mon ballon. Les moments de calme entre chaque contraction sont délicieux, c’est incroyable…je me sens peu à peu entrer dans une bulle, j’y suis seule et je m’y sens bien.

Mais pas seule bien longtemps, il est 11h et l’élève revient. Elle me demande ce que je déteste le plus : m’allonger pour m’ausculter et vérifier ma tension. J’entends à peine que je suis à 7cms, tout ce que je veux c’est retourner sur mon ballon. Mes gestes sont brusques, je n’ai plus rien de la patiente malléable et enjouée. Je veux être seule et surtout, que l’on me foute la paix.

D’un seul coup, tout s’accélère : je n’ai plus aucun répit entre les contractions, le tracé du monito ne descend plus, la douleur est infernale et je reconnais à mes mots prononcés que c’est bel et bien la fin : « qu’est ce que j’ai fait, Aurélien, pourquoi je ne l’ai pas pris ? Qu’est ce que j’ai fait, qu’est ce que j’ai fait… ». J’ai l’impression que je ne vais jamais y arriver, je pousse à chaque contraction, sans en avoir vraiment l’envie…j’attends qu’elle arrive, d’ailleurs, cette fameuse envie de pousser, mais assise sur le ballon, je n’arrive pas à la reconnaître. Jusqu’à ce que je sente mes lèvres me brûler… « Appelle les sages-femmes, vite ».

L’élève me demande de m’allonger, je lui demande de m’ausculter debout. Elle insiste, mais voyant que je ne bouge pas d’un poil, elle passe légèrement sa main entre mes jambes et se met d’un coup d’un seul à courir et appuyer sur tous les boutons qu’elle trouve. Instinctivement, je me positionne à 4 pattes sur le lit, refusant de m’allonger malgré l’insistance de l’équipe. Au bout de quelques poussées inefficaces, on comprend que le bébé arrive par la face, et que je dois m’allonger sur le dos. Une, deux, trois poussées, ça brûle, et subitement, tu glisses hors de moi…avec une facilité déconcertante. Comment peut on souffrir autant et ne plus rien ressentir en une fraction de seconde ?

Tu es là, devant nous. Tu as les yeux grands ouverts, tu regardes tout ce qui t’entoure, comme si tu ne voulais pas en perdre une miette. Ton père est ému, très ému. J’entends à peine ton poids, qui est très bon vu ton terme (2,170kgs), je ne remarque même pas cet hématome qui prend la moitié de ton visage (consécutif à ta présentation en OS), je veux juste profiter de toi, le plus longtemps possible.

Et tu vas rester une heure, une heure entière sur moi. Un vrai cadeau, quand on compare aux quelques minutes qui nous avaient été accordées à la naissance de ta soeur. Je vais même te voir ramper jusqu’à mon sein, prendre ta première tétée d’accueil. La musique est toujours là, et je reconnais un vieux morceau de Paul McCartney…on rigole et pour cause…

Parce que toi, notre petit dernier, notre cinquième petit doigt de la main…tu te prénommes Paul. ♥

Comme les 5 doigts d’une main – Prélude

février16

Samedi 1er Février. 34SA+3. J’attendais depuis longtemps cette journée, je savais qu’elle serait stressante. Jour pour jour, nous sommes au terme de Juliette. Alors je tente de me détendre au mieux : bain, magazine futile, musique, cocooning…jusqu’à cette visite impromptue d’une amie, venue me porter une belle surprise : des tas de coupons de tissus, de toutes les couleurs, récoltés auprès de mes copines. Tous accompagnés de voeux, de petits mots, de prières…pour former un Bai Jia Bei. L’attention me touche énormément, surtout dans un jour tel que celui ci.

Mon amie est doula. On prend le temps de discuter de ma grossesse, de ce que je ressens, de mon accouchement. Je lui raconte ma position ambiguë face à la péridurale : l’envie de vivre une naissance physiologique se heurte à mon manque de confiance en mes capacités. Avec tout son tact, elle me pose des questions très pertinentes, qui m’ouvrent une nouvelle perspective de réflexion. Je me sens apaisée, bénie par toutes ces mots d’amour reçus et que je relis avec émotion.

1h48. Réveillée par une étrange sensation, mais pas le moins stressée du monde : chaque nuit depuis des mois est rythmée par ma peur de fissurer, un simple tour aux toilettes me rassurera, comme d’habitude. Sauf…que ce coup-ci ma culotte est trempée.

Mon corps tremble malgré moi, et même si j’arrive à me voiler la face quelques minutes, les pertes deviennent bien trop abondantes pour laisser planer le moindre doute. La mort dans l’âme je réveille Aurélien, qui refuse d’attendre le petit matin pour se rendre à la maternité. Il va falloir trimballer les petits en pleine nuit, tout ce que je ne voulais pas avoir à vivre…

Dans une ambiance surréaliste, on termine les valises. Je démarre une manucure, « parce que mes ongles sont trop longs tu comprends ? ». Il me prend dans ses bras, comprenant que je ne cherche qu’à gagner du temps…tant que nous ne serons pas partis, rien de tout ça ne sera vrai, n’est ce pas ?

Tom a un mauvais réveil, il me voit craquer et nous pleurons ensemble. Je le serre fort dans mes bras, j’ai du mal à le lâcher. On sait tous les 2 je crois ce qui nous attend. Juliette, elle, est égale à elle même : drôle et enjouée, même à 4h du matin. J’essaie de graver sa bouille dans ma mémoire. Bientôt tu ne seras plus ma toute petite…

Ils ne le sauront peut -être jamais mais à cet instant précis ils m’ont donné une force incommensurable pour affronter les heures qui vont suivre.

Le « up & down » de Juliette (épisode 28)

janvier28

poneyJ’aime…
- coiffer Maman et lui truffer la tête avec tout plein de pinces crabe. Et attention, je vérifie bien au cours de la journée qu’elle ne s’amuse pas à les enlever. (nb : allitée et torturée, donc. :D )
- manipuler mon père. Si vous saviez comme je suis forte à ce jeu, c’est d’une facilité déconcertante avec lui. Entre les faux pleurs, les yeux suppliants et surtout, mon arme ultime (« s’il te plait Papa beau et gentil ») (nb : oui oui vous ne rêvez pas, elle a 3 ans sinon) ça marche à TOUS LES COUPS. Même Maman en est admirative, c’est vous dire. :D
- jouer au petit jeu du « c’est toi ma princesse ! » avec Maman. L’une dit « ma princesse chérie », l’autre répond « non c’est TOI ma princesse ! » et on peut se répondre comme ça pendant des plombes. (nb : non non on est pas du tout culcul la praline dans la famille. :D )
- parler avec un accent marseillais à couper au couteau. Ça fait tellement rire Papa qu’il s’amuse à me faire répéter des mots comme lapin (« LAPING ! »), câlin (« CALING ! ») ou encore sapin (« SAPING !!! »).
- entourer Maman de doudous et de poupées tout le temps. Je ne veux jamais qu’elle soit seule, alors je lui ai donné une de mes peluches en forme de lapin et je veille bien à ce qu’elle ne la quitte jamais. (nb : quitte à me poursuivre dans les toilettes en hurlant « TON LAPING MAMAN !!! ») ( l’autre jour je me suis quand même faite engueuler parce que je ne l’avais pas pris sous la douche.) (c’est étrange non ?)

Je n’aime pô…
- manger salé, en ce moment. Les petits-déjs, les goûters ça va…mais les repas…bof. Heureusement que les vieux sont plutôt cools sur le sujet et ne se prennent pas le steak. Comme le dit toujours Maman « oh fatche c’est pas bien grave hein, elle se laissera pas mourir de faim! ».

Pis c’est pas comme si elle réjouissait son frère qui mange donc 2 assiettes midi et soir. :D

La dernière écho…

janvier25

…à vrai dire, la toute dernière échographie de notre famille. La dernière fois que nous allons partir le coeur battant et le sourire aux lèvres, à plaisanter dans une salle d’attente, à fixer avec un sourire béat (et une légère interrogation aussi :D ) un écran en noir et blanc. Autant vous dire que je ne voulais surtout pas revivre la sale expérience de la dernière fois.

Alors j’ai suivi le conseil de ma copine Anais, et c’est une très gentille dame qui nous accueille. Qui va prendre le temps, cliché par cliché, de nous expliquer chaque organe, chaque mesure prise en compte. On se sent respecté et ça fait du bien.

Comme pour sa grande soeur, Quenelle ne se laisse pas photographier le profil. Il n’est pourtant pas très bas, contrairement à Juliette, déjà engagé dans le bassin au même terme, mais n’empêche : nous n’arriverons pas à obtenir un cliché complet de son visage. Dos au capteur, mains devant le visage : non c’est non ! 3 enfants, 3 bébés qui rendront fous les échographes. Les chiens ne font pas des chats j’imagine. :D

Mais il va bien, très bien même. L’échographe le confirme, sa tête n’est pas trop basse et c’est une très bonne nouvelle. Son poids estimé, 1kgs971, est pratiquement le même que celui de son frère, dont nous avions fait l’échographie au même terme (33SA+1). A 3 grammes près : n’est-ce pas incroyable ??

Elle mesurera le col à la toute fin, preuve en est de vouloir protéger ce moment de nouvelles pas forcément réjouissantes : 22mm. C’est court, très court même mais nous le savions. Je dois continuer le repos le plus possible, ces 4 prochaines semaines vont être déterminantes.

C’est bête mais hier j’apprenais que le biopic de Grace Kelly ouvrira le prochain festival de Cannes. Alors j’ai pensé au mois de mai, au printemps, à la montée des marches. Quenelle sera là, tous ces mois de stress et d’angoisse seront derrière nous, on pourra enfin vivre normalement tous les 5. Et j’ai été contente, tout simplement.

Comme un écho à une jolie carte postale que l’on m’a offert et qui est accrochée au dessus de mon coin couture.

« Le temps est le médecin de l’âme ». (Philon Le Juif)

Rendez-vous du 8ème mois

janvier21

téléchargementCe rendez-vous, je l’espérais autant que je pouvais le redouter. Après des semaines de contractions assez régulières, je m’étais préparée au pire. L’hospitalisation ne me fait plus peur, non. Mais après avoir fissuré trop tôt pour Juliette, c’est la poche des eaux qui m’angoisse. Et si elle se mettait à se faire la malle comme pour la puce ?

Pour la première fois depuis le début de la grossesse, je demande à Super Papa de m’accompagner. Je ne veux pas y aller seule. Je sais que l’attente sera moins difficile à ses côtés. (Mais pas pour lui, le pauvre a passé une heure à me retenir de ne pas passer mes nerfs sur tout ce qui portait un badge de l’hôpital. :D )

La bonne humeur de la sage-femme me détend aussitôt, et elle comprend qu’il faut rapidement passer à l’examen : « mais il est super ce col, il n’a pas bougé ! Aucune protubérance de la poche, la tête du bébé n’appuie pas dessus ! C’est génial non ? »

Génial ? Mon Dieu mais c’est tellement plus que ça. Des semaines à stresser, à souffrir, à parfois déprimer, à culpabiliser…à se demander si « merde, ça sert à quelque chose tout ça ? Peut être que le 20 je serai ouverte de tous les côtés et que le repos n’aura servi à rien »…

Mais si ça marche, ça porte ses fruits, ça paye. Toutes ces fois où j’ai pleuré de rage parce que j’étais pliée par des contractions, tous mes coups de blues quand je ne pouvais pas récupérer les petits à leur sortie d’école, toute ma culpabilité devant la fatigue de Super Papa, tous ces desserts que je ne prépare plus, toute cette poussière sur mon coin couture…

…transformés en graisse qui viennent t’arrondir mon ange. En ongles qui poussent, en tissu pulmonaire, en petits cheveux. Chaque jour tu grandis dans la meilleure couveuse du monde, la mienne.

On forme une sacrée belle équipe toi et moi. ♥

Et eux alors ?

janvier15

photo (53)Moi, mon col, mes contractions. Ce ventre qui grossit, mes angoisses, la sage-femme qui fait dorénavant partie de notre quotidien. Ce canapé que je ne quitte plus, toutes ces petites choses banales que je ne peux plus faire.

Mais eux, ces petits bouts qui n’ont rien demandé à personne, comment le vivent-ils ?

Je me souviens que Septembre avait été un mois difficile pour Juliette. Pour notre relation à toutes les 2. Tu étais devenue irascible, irritable, capricieuse. Chaque trajet retour de l’école se terminait dans les larmes.Je n’avais plus la moindre patience et l’ENV était loin…loin… Que c’était difficile.

Et puis comme très souvent, c’est en échangeant avec ma psy que j’ai compris. Je t’en demandais beaucoup ma belle. Il fallait que tu sois sage, que tu comprennes, que tu ailles à l’école, que tu sois propre… Et en même temps, je te sentais m’échapper, j’avais peur de te perdre, de perdre cette relation un peu particulière que nous avons toi et moi. Je m’en voulais, je ne voulais pas que tu souffres. Cette grossesse, c’était un sale coup que je te, que je nous faisais.

Quand j’ai compris tout ça, quand j’ai accepté ce que je ressentais, quand j’ai accepté qu’il fallait que je te laisse (un peu) t’envoler…les choses se sont apaisées.

Ma petite éponge. ♥

Ils m’impressionnent ces deux enfants. C’est avec une facilité déconcertante qu’ils ont intégré Quenelle dans nos vies. Quand ils nous comptent sur les doigts d’une main, ils n’oublient jamais « le bébé ». Quand ils me disent « bonjour », quand ils me disent « bonne nuit », ils pensent à embrasser mon ventre. Ils demandent tout le temps de ses « nouvelles » : « il dort ? il bouge ? t’es sûre qu’il va aimer ce morceau de fromage ? » :D

Tom est très protecteur. Il est toujours prêt à me rendre service pour m’éviter le moindre effort. Je le sens très concerné par mon état. Préoccupé presque. Quand on parle de ça avec son père, il s’arrête toujours de jouer pour écouter nos échanges.

J’ai compris quand nous avons du partir précipitamment pour les urgences le mois dernier. Il s’est mis à pleurer, son angoisse était palpable. C’était il y a 3 ans, mais il n’a rien oublié…

32SA aujourd’hui. Et je sais que si j’ai pu aller aussi loin, c’est aussi grâce à eux.

Depuis petite, j’ai toujours eu cette impression que Dieu veillait sur moi d’une manière un peu particulière. Genre, qu’il me réservait un destin un peu foufou, quelque chose de génial.

Et c’est vrai. Ces mômes là, ils sont géniaux. ♥

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Ce(ux) qui m’aide(nt) à tenir en MAP

janvier9

téléchargement (1)- la respiration carrée, que j’ai apprise en cours de yoga. C’est sans doute avec l’outil qui suit ce qui me sauve littéralement quand je démarre une série de contractions rapprochées et douloureuses. Obligée de se concentrer sur sa respiration et sur les temps associés à chaque étape, on focalise moins sur la douleur et surtout le stress que les contractions peuvent engendrer. Ma prof de yoga prend régulièrement de mes nouvelles (hyper touchée d’ailleurs par sa sollicitude alors que j’ai été sans doute son élève la plus pénible depuis 2 ans :D), et je la remercie à chaque fois pour cet enseignement.
- l’application Nature Sound sur l’I-Phone. L’unique façon pour moi de créer ma bulle dans la pénombre quand mon utérus part en biberine. Je sélectionne n’importe quelle musique de méditation et ça fonctionne relativement bien.
- le tricot et le crochet. Sans eux, je serai déjà devenue folle depuis longtemps. Je ne suis pas étonnée que l’on considère ces pratiques comme le nouveau yoga : le geste répétitif est totalement hypnotique, la concentration maximum et la détente automatique. Il faudrait enseigner ces pratiques aux couveuses parquées dans les services de grossesse à risque !
- Sous le Soleil. Oui je sais, ça peut sembler complètement surréaliste mais regarder chaque jour ces vieux épisodes me remontent toujours le moral. Ça me rappelle de vieux souvenirs, et je sais que cette série aura dorénavant toujours une saveur particulière à mes yeux.
- ma sage-femme. Ses deux visites hebdomadaires sont une vraie bouffée d’oxygène pour moi. Elle m’écoute, elle m’est toujours de bons conseils, je me sens vraiment en confiance avec elle. C’est une chance immense.
- les attentions de certaines personnes. Je veux dire, on sait tous que l’on reconnait ses amis quand on se retrouve dans la mouise. Il y a ceux qui se révèlent relativement absents (sans que cela n’en soit surprenant d’ailleurs), il y a ceux qui sont fidèles au poste (et qui me font souvent chouiner mais je me venge régulièrement, les concernées se reconnaîtront :D ) et puis il y a ceux auxquels tu ne t’y attendais pas du tout. La copine pas vu depuis 14 ans et qui débarque carrément à l’anniversaire de ta fille juste pour te revoir et te filer un coup de main. La prof de yoga qui te propose son aide jour et nuit parce que tu es aussi sa voisine. Les nanas du réseau qui te proposent d’organiser une célébration, juste pour toi et ton bébé.

Et la plus belle surprise dans tout ça, c’est ma petite soeur. La première a avoir répondu présente quand il a fallu m’aider. Celle qui m’écrit tous les 3 jours pour savoir comment nous allons. Celle qui me raconte des conneries pour me faire rire, même quand je suis morte d’angoisse. Ça, c’est sans doute la plus belle et la plus grosse surprise de cette grossesse…

C’est vrai, je suis en MAP et c’est la merde. Je contracte sans arrêt, je ne peux plus rien faire, je passe des nuits à me torturer parce « j’ai pas fissuré là ? Et si je me levais pour vérifier ? » (x5 fois entre 1h et 6h du matin).

Mais rien que pour tout ça, rien que pour tout cet amour que je reçois. Rien que pour tout ce que j’apprends sur moi même. Rien que pour ses ouvrages au tricot dont je suis fière. Rien que pour tout l’amour et la patience dont Super Papa fait preuve.

Rien que pour la joie de célébrer chaque semaine qui passe.

Ça valait le coup. ♥

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Le « up & down » de Quenelle

janvier7

(Je ne l’ai sans doute jamais évoqué ici, mais le surnom de notre bébé est donc Quenelle. Pourquoi ? Parce qu’au tout début de la grossesse, ne voulant pas dire le mot « enceinte » ni « grossesse » devant les enfants, nous devions user de subterfuges. Un jour, en voiture, Super Papa m’a sorti le plus naturellement du monde « maintenant que tu es en quenelle… » : ça nous a beaucoup fait rire et c’est resté. Ce bébé, c’est donc notre petite quenelle. :D )

photo (52)J’aime…
- la musique. LA MUSIQUE. Je suis fou de musique. Et attention, j’ai déjà des goûts très affirmés dans le domaine : j’aime la musique folk et le rock.  Simon and Garfunkel évidemment, les Beatles aussi, Cat Stevens. Maman a compris qu’elle a déjà des vertus magiques sur moi : si je suis trop excité, si mes mouvements lui provoquent des contractions, elle ouvre son itunes et hop…je me calme. ;) (nb : in-cro-ya-ble. Tom et Juliette adoraient ça in-utéro, mais lui, c’est carrément sa came. :D )
- être réveillé le matin par mon frère et ma soeur. Ils viennent tous les matins embrasser Maman pour l’extirper de son lit, et leurs voix me tirent de mon sommeil, je m’étire toujours doucement, comme un petit chat. (nb : guimauve power puissance un million. Au moins. ♥)
- quand Maman pose sa main sur mon dos, je me cale et je ne bouge plus. Et comme le faisait Juliette, si elle enlève sa main je proteste avec mes petits pieds !
- la voix de mon Papa. Je réagis A TOUS LES COUPS. ♥

Je n’aime pô…
- quand Maman gueule comme un putois. Ouh là j’aime pas. En général je sursaute et je me tape un hoquet d’enfer ensuite. Merci la vieille. :D
- l’aspirateur. J’ai horreur du bruit de l’aspirateur. A chaque fois ça me met dans tous mes états.

31SA demain. On a fait un bon bout de chemin mon petit chat, et on va y arriver, tu verras. ♥

Bienvenu 2014 !

janvier1

De la grenadine, des toasts, du pétillant sans alcool. Tous les 4 autour de notre table basse, au calme, notre rituel du 31 décembre : « et toi alors, que gardes-tu de cette année qui vient de s’achever ? Ton plus beau moment, ton jour préféré ? ». On se rappelle les bons souvenirs, ce matin où l’on a découvert que nous allions bientôt être 5, notre arrivée au coin de paradis cet été, la première rentrée de Juliette. La confirmation que le petit bout de chou qui fout un bordel pas possible sous mon nombril est bien un garçon.

2013 fut une année de promesses, de possibles, de départ, aussi. Chaque jour fut comme une brique posée sur les fondations de notre famille.

Il manquait une dernière touche, elle est là, elle se dessine sous ma peau. 2014 sera une année particulière, je le sais déjà. Il y aura de la fatigue, c’est une évidence, de l’émerveillement aussi. Un nouvel équilibre à trouver, des liens qui vont se tisser, une nouvelle vie à 5 qui va se tricoter, tout doucement.

Mais surtout, surtout, du rire, parce que c’est ce qui nous a réuni Super Papa et moi. C’est ce qui nous a toujours sauvé en cas de coups durs. C’est ce qui fait que la vie est belle, tout simplement.

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Bonne année à tous, soyez heureux, amoureux, et plein d’envies. ♥

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