Mini-Bilan
Ce soir nous sommes attendus à l’école de Tom, pour récupérer son livret d’évaluation. Sans doute aussi pour faire un bilan de cette demi année. J’ai eu envie d’écrire le mien par ici.
J’aime le voir si heureux d’aller à l’école. Il n’a jamais pleuré, jamais râlé, bien au contraire. Il part tous les matins, au bras de son papa et le sourire aux lèvres.
J’aime moins qu’il m’évoque trop souvent la violence des autres enfants. La petite fille à qui l’on a arraché son bonnet, son copain qui est poussé sur le toboggan. Lui qui se prend des coups de pieds…je n’arrive pas à me faire à cette violence soit disant « banale », si l’on écoute les maîtresses.
J’aime le voir progresser si vite. Ces bonhommes qu’il commence à tracer, les comptines qu’il nous chante. Cette incroyable découverte le jour où il a écrit son prénom sur son aquadoodle. Ca, c’est vraiment scotchant.
J’aime moins son changement d’attitude, son insolence parfois. Ces mots qu’ils ramènent avec lui, cette manie qu’il a de cracher dès que quelque chose ne lui plait pas. Une vraie boule de colère. Où est mon petit garçon, si calme, si doux, si tendre, que j’ai vu pousser pendant 3 ans et demi ?
J’aime quand il parle de son meilleur copain, le même, depuis Septembre. Quand il est triste parce qu’il est absent. Quand il s’inquiète parce qu’il pleure. J’aime aussi quand il parle de son béguin, toujours le même lui aussi (Damn !) depuis Septembre. Ces yeux qui brillent quand il me raconte qu’ils font du vélo ensemble…
J’aime moins son excitation quand il rentre le midi. J’aime encore moins l’état dans lequel je l’ai récupéré quand il a passé sa première après-midi à l’école. Il n’était plus excité, mais ingérable. Très violent envers sa soeur, je ne l’ai presque pas reconnu. Comment vais-je réussir à gérer les choses quand il devra faire des journées complètes ?
Et puis, finalement, ce qui me gêne le plus, c’est le rendez-vous de ce soir. Un rendez-vous d’évaluation. Va-t-on le juger ? Le noter ? Le mettre dans des cases ? Et s’il ne va pas assez vite ? Et s’il ne comprend pas tout ?
Mon fils. Il me semble si minuscule, si léger, si insouciant. Pourquoi vouloir déjà lui fixer une valeur ?
C’est étrange de vivre un travail thérapeutique pour se défaire d’un masque, et avoir peur que l’on forge celui de son enfant.