Celui qui va boucler la boucle

décembre25

Je ne sais pas si toutes les femmes enceintes vivent la même chose, mais plus mon ventre s’arrondit et plus je ressens le besoin de m’enfermer dans ma bulle. Échanger, faire bonne figure, s’ouvrir à l’autre devient épuisant…

…et aujourd’hui, nous avons fêté Noel. Cette période n’est pas ma préférée en temps normal, mais dans mon état actuel, on peut presque parler de sacrifice maternel.

La difficulté fut double cette année : il a d’abord fallu sourire, et paraître enjouée malgré la fatigue et les douleurs. Et puis, accepter de passer ces moments allongée, vulnérable, fragile alors que je déteste ça.

Comme un lion blessé, en général je me terre pour panser mes plaies. M’exposer ainsi, immobile, en devant parfois expliquer pourquoi cela est nécessaire (et oui…) ce fut juste une torture.

Hier, sur le chemin du retour, la radio s’est mise à passer « Roar » de Katy Perry. Je ne sais pas pourquoi, mais cette chanson me touche. Peut être parce que ça parle d’une nana qui ne veut plus se taire, qui veut crier sa rage. Mes points se sont serrés, mes mâchoires aussi, et tout en laissant les larmes couler, j’ai caressé mon ventre. C’est étrange, à la fois cette force incroyable et cette vulnérabilité que ce bébé me transmet. Je ne sais pas encore trop bien comment, mais je sens que ma psy a raison. Cet enfant n’est pas venu par hasard à ce moment là de ma vie.

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Un très Joyeux Noel à tous, j’espère que vous avez été gâtés mais surtout, heureux. ♥

3 ans, déjà…

décembre19

C’est ton Papa qui me faisait la réflexion l’autre jour : « tu te rends compte qu’elle va avoir 3 ans, Tom n’avait pas tant vécu au même âge… »

Et c’est vrai, il a raison. Petit bout de chou, débarquée dans nos vies avec cette détermination qui ne va jamais, jamais te lâcher. Ton regard perçant, la profondeur dans tes yeux que tu as hérité de moi, de ton grand-père.

Du port où je me tiens, je vois ta barque avancer au fil de l’eau, chaque jour ébahie par ta répartie, tes expressions, ton caractère, ta beauté aussi. Ce bleu-gris de tes prunelles, ces amandes qui disparaissent quand tu souris.

Ce besoin que tu as aussi de retourner au port, souvent, pour prendre ta dose de câlins. Tu te loves au creux de mon bras, tu caresses mon décolleté, comme lorsque nous partagions cette voix lactée. Et puis tu repars, tu reprends ta barque, vivre de nouvelles aventures, comme rassasiée. A la fois si douce et si téméraire…ma petite Juliette.

3 ans et tu vas déjà l’école depuis des mois, tu as même découvert la cantine deux fois par semaine depuis 3 semaines et tu adores ça. Tu es devenue la petite mascotte de l’école, des gens te saluent chaque soir par ton prénom alors que je ne les connais même pas.

Chaque jour qui passe me rend davantage fière et honorée d’être ta maman. Tu m’as tant appris déjà…et c’est avec un certain vertige que je pense à tout ce qui nous attend encore…

Ma fille, ma puce, ma toute belle. Je t’aime et te souhaite le plus bel anniversaire au monde. ♥

Le « up & down » de Tom (épisode 43)

décembre17

J’aime…
- le Nutella. Et j’ai l’impression que ce truc cristallise pas mal de choses entre Papa et Maman : elle, elle aimerait bien qu’on teste des versions plus bio/moins huile de palme, mais lui considère qu’il n’y a qu’un seul Nutella qui ait vraiment le goût du Nutella, qu’une soirée crêpe sans ça c’est pas une soirée crêpe, et que zut « je suis cool sur plein de trucs mais sur ça je ne transige pas ». Moi pendant ce temps là je termine le pot à la cuillère. :D
- siffler. Depuis que je sais le faire, on peut m’entendre siffloter toute la journée. Même la nuit. (nb : pas du tout freaky comme truc. :D )
- choper les étiquettes sur les bananes et me les coller sur le nez. Maman a fait ça un jour pour nous faire marrer, depuis c’est devenu un rituel avec Juliette. Et on est super déçu quand on tombe sur des bananes sans étiquette. (nb : #teammaboule :D )
- garder les bouts de papier quand on fait du découpage à l’école. Donc la maîtresse me stocke ça dans une boite que je ramène tout fier à la maison. (nb : apparemment la manie de conserver tout et n’importe quoi est héréditaire :D )
- jouer avec les poupons de Juliette. Et ça, ça traumatise à mort mon Papi qui ne peut pas s’empêcher de me demander pourquoi je joue avec ça, et pourquoi je retourne pas à mes voitures, bla bla bla… Pendant ce temps, Maman se marre. Elle se tâte à m’en acheter un à Noel. :D

J’aime pô :
- les fins de semaine. En général je suis crevé, le vendredi après midi c’est toujours difficile de reprendre le chemin de l’école. Je sens que j’ai besoin de vacances.

Plus que quelques jours mon petit chat, et en avant pour 2 semaines de congés tous les 4 (et demi ;) ). Que j’en suis heureuse. ♥

Rendez-vous du 7ème mois

décembre13

C’est épuisée que je débarque à la maternité ce matin pour mon rendez-vous du 7ème mois. Une soirée à contracter, une nuit à angoisser, un trajet à franchement traîner les pieds…j’ai embarqué avec moi du rechange et mon ouvrage au crochet du moment, preuve en est de ma trouille à ne pas rentrer chez moi ensuite.

Je ne connais pas la sage femme qui m’accueille, petite femme débonnaire et souriante, qui me met tout de suite à l’aise. Le feeling passe bien, sa pêche est contagieuse, je me sens détendue au moment de passer à l’examen. On procède d’abord à une toute petite écho pour vérifier comment est positionnée la tête de Quenelle, et là, moment suspendu : il a la tête légèrement en arrière, c’est donc son visage, de face, qui apparaît à l’écran. Fascinées toutes les 2 par l’image, on distingue nettement ses yeux, son nez, sa bouche, et ses petits poings sous son menton. Il  dort, ne bouge pas, tout calme. L’instant est carrément surréaliste.

Mais l’examen du col ne réjouit pas la sage-femme : « il m’a l’air super court quand même, même s’il reste bien fermé en interne. Je vais prévenir le service des échos pour un examen en urgence ».

Je retrouve cette fois-ci la sage-femme qui m’avait fait exactement la même écho pour Juliette. Je plaisante pour chasser mes angoisses, vanne gentiment l’étudiante qui l’accompagne et retrouve mon sérieux quand la mesure tombe : « 28mm. Et j’ai été large hein, parce que vous m’êtes sympathique. C’est pas terrible, vous le savez n’est-ce pas ? Ce n’est pas moi qui décide, mais bon…vu vos antécédents…possible que l’on vous garde entre nos murs… »

Je retrouve la petite sage-femme, et pour le coup, je ne rigole plus du tout. Points fermés sur la table, argumentaire implacable, je plaide ma cause telle un Dupont-Moretti en culottes courtes :  oui, je me repose déjà, et oui, je vais me reposer encore davantage. Promis promis, je ne tarde pas au prochain faux-travail, et je prends rdv avec un ostéo dans l’heure qui suit…mais ne me gardez pas, pas à 6 jours de l’anniversaire de ma fille ni à 11 jours de Noel ! (trémolos dans la voix à ce stade – j’aurai peut être du faire avocate en fait. :D )

La sage-femme cède (tu ferais un juré si facile à corrompre…) en réussissant même à convaincre le médecin de garde de me prescrire des injections de corticothérapie à domicile. Et ma sage-femme passera maintenant me visiter 2 fois par semaine.

Pfiou. 27SA+3. Tenir, encore et toujours. L’image de ton petit visage va m’aider en ce sens. ♥

Préparation à l’accouchement – 3ème séance

décembre10

L’info n’est pas forcément relayée dans les médias nationaux, mais les transports marseillais sont pour la énième fois (pppfff) en grève depuis 8 jours. Non véhiculée, je n’ai donc pas pu assister à ma prépa de la semaine dernière. Et ma déception d’apprendre qu’il n’y aura aucune possibilité de rattraper ce cours.

D’ailleurs, en aparté, mais je suis assez déçue par ce centre de sages-femmes. Je pensais bêtement qu’elles seraient plus joignables et plus flexibles qu’un gynécologue, mais ce n’est pas du tout le cas. Je savais qu’elles n’étaient pas forcément destinées à un suivi de grossesse pathologique, mais j’avoue que je m’attendais à un soutien plus perceptible.

Bref, j’ai donc loupé la séance consacrée aux contractions. Ce qui en même temps n’est pas forcément un mal, ce n’est pas comme si j’en ressentais une bonne quinzaine (dans les bons jours) quotidiennement. La séance du jour est dédiée elle à l’accouchement en lui même, à la poussée. Beaucoup de théorie mais rien de neuf sous le soleil : à part toucher pour la première fois une ventouse, je ne vais pas apprendre grand chose.

Puis suivra une longue relaxation, avec partages d’images clés pour accueillir et mieux vivre les contractions le jour j. Là encore, tout ça me semble bien léger et je suis incapable de me projeter. Peut être que la lecture de ce bouquin me serait sans doute bien plus utile et concret ? (Chloé, c’est toi qui l’a lu ? Il est bien ?)

Mi figue mi raisin, ça résume bien mon état d’esprit du moment. Noel approche, le mari me tanne pour connaître mes envies cadeaux, les enfants sont heureux et impatients…et moi…

Mon corps est là, il s’active, il contracte, il s’efforce de rester souriant et confiant, il dresse des listes de cadeaux home made en se doutant qu’il n’aura jamais le temps de tout faire. Mais au fond de moi, j’ai juste envie de fermer les yeux, d’accélérer le temps très vite. D’un coup de baguette magique, faire défiler les semaines, ouvrir les yeux le 12 février, sentir mon fils bouger au creux de moi et savoir que l’on a réussi.

Il déteste quand je lui réponds ça, mais c’est ça que je veux, sous le sapin : un bébé à terme. Tout le reste n’a pas la moindre importance.

Ben c’est pas gagné Mr. Brault

décembre5

Conversation téléphonique banale avec ma mère. « Mais pourquoi je dois apprendre par ta soeur que tu as passé la soirée aux urgences samedi ? Cachottière, pourquoi tu ne m’as rien dit ? »
(Coeur qui s’emballe, s’inquiéterait-elle pour moi, enfin ?) « Non mais rien de grave au final, les contractions n’ont pas agi sur mon col, j’ai pu rentrer à la maison »
« Mais tu aurais pu me laisser les enfants, j’aurai pu venir les garder chez toi. Quand même, balader des mômes à 21h, alors que nous n’habitons pas loin, c’est bête… »

Evidemment. Ce qui l’embête n’est pas que sa fille ait passé sa soirée aux urgences, non. C’est qu’elle ne lui ai pas laissé l’opportunité de jouer à la poupée avec ses petits enfants…

Mon père, l’autre soir. Il est là, dans mon salon. Il me parle de Noel, m’explique qu’il fêtera ça avec la famille de sa compagne. Ne me demande même pas ce que nous allons faire. Me prévient quand même qu’il n’assistera pas à l’anniversaire de Juliette parce qu’il a déjà prévu une ballade ce jour là. « Tu comprends, la fête de Rognes, on la fait chaque année…et tu as choisi le 22, c’est mal tombé… »

Evidemment. C’est tellement plus important d’aller acheter une figurine de Noel que de voir sa petite fille souffler ses 3 bougies…

Juliette est dans mes bras, Tom joue avec ses voitures au pied de notre sapin. Mon père parle, je hoche la tête machinalement mais mon esprit divague. Est-ce que dans 20, 30 ans, Tom sera assis comme moi, à côté de Super Papa, en se demandant comment on peut être aussi étranger à son propre père ? N’aura-t-il, comme moi, rien à lui dire ?

Ma fille. Est-ce qu’un jour elle aura envie de fêter Noel avec n’importe qui, mais surtout pas avec moi ? Pleurera-t-elle parce que je n’aurai pas été foutue de lui demander des nouvelles de son état, alors qu’elle viendra de vivre des heures sombres ?

Cet enfant que je porte au creu de moi, est-ce qu’un jour il préférera vivre sa vie loin de nous ? Osera-t-il me parler, serai-je capable d’entendre, de reconnaître sa souffrance ?

Alors je les embrasse, je caresse mon ventre. Je pense à mon mari et à sa soeur, à la jolie relation qu’ils ont avec leur propre maman. Je fais ce que la thérapie m’a toujours appris : puiser ailleurs ce qu’ils ne m’apporteront jamais. Et ne pas oublier que l’histoire peut ne pas se répéter, si l’on se bat pour ça.

Mais Dieu que c’est dur quand même. Et terriblement injuste.

Le « up & down » de Juliette (épisode 27)

décembre2

J’aime…
- le parmesan. Attention, nouvelle lubie culinaire : je peux saupoudrer absolument TOUS mes plats de parmesan. J’ai même tenté de convaincre Maman d’en noyer ma compote l’autre jour, mais elle n’a pas semblé super partante.  Ces vieux ne comprennent rien à la nouvelle cuisine. :D
- les crèmes de beauté. Les vieux ne peuvent plus rien laisser traîner, parce que je chope tout, et je me délecte à me badigeonner le corps et le visage avec tout ce que je trouve. (nb : RIP ma crème chouchou pour les pieds, tu m’étonnes que son visage était ultra hydraté ensuite ! :D )
- « faire la taille », en d’autres termes, comparer la taille de n’importe quoi avec mon frère. On se compare nos bananes, nos morceaux de pomme, nos tranches de jambon… (nb : oui, je vois où vous voulez en venir. Je ne veux pas savoir ce qu’ils comparent dans les toilettes de l’école. :D )
- manger en étoile. En gros : debout, entre 2 chaises, les pieds en équilibre sur les barreaux latéraux. C’est débile, ça ne sert à rien, je me casse la bibine une fois sur 2, mais je kiffe. Les vieux ne cherchent plus à me comprendre. :D
- que Maman soit au repos. Alors ça, c’est un peu Noel avant l’heure pour moi : elle passe ses journées allongée sur le canapé, donc potentiellement à 100% dispo pour un câlin tout le temps. Et croyez-moi, j’en profite à fond !

Je n’aime pô…
- les crêpes. Alors là, je pose un problème de taille à la famille, parce qu’ici tout le monde adore les crêpes. Mais pas moi. Enfin si, je récupère le sucre avec mon doigt, je goûte les confitures et je dissèque les crêpes salés pour en récupérer le jambon. Mais je ne touche pas au contenant.

Wait wait wait…et si on les saupoudrait de parmesan, ça marcherait vous croyez ? :D

3 ans / 2 heures

novembre28

Chaque année, depuis 3 ans, c’est pareil. Je commence à préparer l’anniversaire de Juliette, et tout remonte. Comme une petite bouffée de mélancolie, de tristesse. De culpabilité, évidemment, aussi. Cette peur qu’elle arrive trop vite, qu’il parte trop tôt. Indélébile, vivace, la cicatrice est toujours là. Et saigne toujours un peu, quand Décembre s’annonce.

Quand elle est entrée dans mon salon tout à l’heure, j’ai eu l’impression de remonter le temps très vite, d’un coup. Cette sage-femme, petite femme brune, qui m’avait suivi à domicile pendant la grossesse de Juliette, est de retour. Elle me sourit, le regard empreint d’une certaine nostalgie. Elle n’a pas oublié mon histoire, et caresse la tête de Juliette, émue de retrouver une aussi grande fille. 3 ans déjà.

Les gestes son connus, on ne les explique plus : la ceinture, les capteurs, les battements de son coeur, le bruit du papier du monito qui se déroule doucement.

Et sa verve, aussi. « Bon, pour la semaine prochaine, on s’organise comment ? » « Ben mardi je vois ma psy, jeudi j’ai ma prépa… » « Et la semaine d’après c’est comment ? » « Ben j’ai aussi ma psy, la prépa, le rendez-vous du 7ème mois aussi…ah au fait, demain je suis censée revoir un acupuncteur pour calmer les contractions, vous en pensez quoi ? ça fait quand même le troisième rendez-vous que je prévois avec lui mais rien ne change, c’est étrange non ? »

« Vous vous foutez de moi ? » « … » « Ecoutez moi bien, vous allez me limiter vos sorties à 2 matinées par semaine, pas davantage. Vous allez arrêter vos conneries, et rapidement. Alors l’acupuncteur, hein, vous m’annulez ça, et fissa. Ouh je vais vous calmer moi ».

Je disais ce matin à ma psy que j’avais besoin en ce moment que l’on s’occupe de moi. Littéralement. Que l’on m’enserre, que l’on me porte, que l’on me soutienne. Que l’on ne me laisse pas le choix. Qu’on le fasse presque malgré moi. Parce que je ne sais ni demander ni accepter ce genre de choses.

Et elle débarque dans mon salon 2 heures plus tard.

Juste une question de timing.

Préparation à l’accouchement – 1ère séance

novembre26

Souvent, les femmes enceintes d’un 3ème enfant ne se programment pas une préparation. La théorie, on la connait. Le bébé en tissu qui passe dans le bassin en toc, le faux placenta et le cordon tout élimé…hum. Manquerait plus un topo sur la façon de changer les couches pour bien nous achever. :D

Pourtant, j’y tenais à ma préparation. Pas celle distillée par ma maternité, cf paragraphe ci dessus. Pas l’haptonomie non plus, intéressant mais trop abstrait. Pas de yoga, je connais. Et encore moins de l’aqua-gym, je flippe déjà à l’idée de monter mes escaliers…alors sauter dans une piscine…

Non, je voulais quelque chose basé sur la relaxation et la sophrologie. Apprendre à me relaxer, à respirer, à me détendre…m’est vital en ce moment, surtout que mon état m’interdit dorénavant le yoga. Et puis la sophrologie, pour m’apprendre à gérer les douleurs de l’accouchement. A les accueillir, à les visualiser, à les accepter, ce que l’on ne m’a jamais vraiment appris. Voilà ce dont j’ai besoin, ici et maintenant.

C’est finalement dans le cabinet de ma sage-femme que je vais trouver mon bonheur, en compagnie de sa collègue, qui organise des sessions de préparation assez globale : un peu de théorie, un peu de yoga, un peu de relaxation, un peu de sophrologie. Mais finalement, surtout un espace où l’on peut se livrer, partager ses inquiétudes, poser ses questions.

La première session a eu lieu ce matin, en compagnie de 2 autres mamans, qui attendent elles aussi leur troisième enfant. Leur terme est beaucoup plus tôt que le mien, leur ventre est énorme, et je les envie tellement. Moi et mon tiny-mini bidou.


Session théorique ce matin, quelques postures pour détendre le bassin, quelques mouvements pour « remonter » un peu l’utérus. Et un long moment de respiration abdominale. Rien d’extraordinaire mais ces moments où je m’aère me font beaucoup de bien.

En croisant les doigts pour pouvoir assurer le cycle complet. ☆

Ecole buissonnière

novembre21

Sortie d’école, 11h30, tout à l’heure. Je suis légèrement à la bourre pour récupérer Juliette, les transports marseillais ont cela de merveilleux qu’ils ne semblent pas être régis par de quelconques horaires. Elle est là, tout prête, sa cape de pluie sur le dos, son sac dans la main, elle m’attend. Les enfants prévus au second service de la cantine sont assis sur des bancs, près d’elle, à regarder des dessins animés.

J’aperçois Tom, qui me regarde de loin. Je demande à une tata si je peux aller l’embrasser. Je cours vers lui, il me serre dans ses bras, fort, très fort même. Je suis surprise. J’essaie de me dégager de son étreinte, mais il me garde collée à lui, et j’aperçois ses petites mains sécher des larmes. Je ne comprends pas, je lui demande ce qu’il se passe, mais aucune réponse, juste ses bras qui me serrent fort et ne semblent pas vouloir me lâcher. Nous sommes deux à sécher des larmes avec nos petites mains.

Je lui demande s’il veut rentrer avec nous, je retrouve mon Tommy et son visage lumineux. « Oh oui », me dit il, déjà en train de courir pour récupérer sa veste. Je croise la directrice dans le couloir « vous le prenez avec vous alors ? ». Elle sourit quand elle découvre mes yeux rougis. « Je comprends bien », me dit elle.

Tant pis pour le repas de la cantine, tant pis pour l’école cet après-midi. Jouons aux petits fugueurs, profitons de ces instants volés. Tu auras toute la vie pour apprendre à être responsable, mon fils.

Mais moi je n’oublierai pas ta petite main qui n’a pas lâché la mienne tout le trajet du retour, ni tes fous rires à table, ni ton « je t’aime » quand je t’ai bordé pour la sieste.

C’est con mais les plus beaux cadeaux que l’on ne me fera jamais sont bien ces moments où je te sens si heureux. ♥

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