Des nouvelles du front…
…ou plutôt du canapé, le terme serait plus judicieux.
C’est trempée et en boitant que je débarque ce matin chez ma sage-femme, n’ayant rien trouvé de mieux que de m’étaler de tout mon long à la sortie du métro. Je n’ai même pas pu me justifier auprès des passants hilares en exposant mon beau ventre de femme enceinte de 6 mois…puisque sur cette grossesse-ci, il est encore très discret. +1,300 kgs sur le balance ce matin même, à 24SA. Pris encore une fois bilatéralement dans mes seins qui sont énormes. ^^
Bref, on parle ensemble de mes contractions, toujours très présentes. Du repos, que je m’évertue à respecter le plus possible. De l’organisation que l’on met doucement en place.
(D’ailleurs, je n’ai jamais eu autant hâte de voir ma psy jeudi, elle qui me suggérait fermement d’apprendre à demander de l’aide devrait être fière de la superbe gueulante administrée à mes parents, qui ne semblaient pas prendre mon état au sérieux. C’est marrant comme tout le monde est beaucoup plus disponible quand on gueule un bon coup. ^^)
On parle aussi des fêtes qui arrivent et de ma plus grande peur : être hospitalisée à Noel. J’ai beau jouer les fortes, être dure, garder le sourire…je sais que je ne survivrai pas si je ne suis pas là quand Juliette soufflera ses bougies ou quand Tom déballera ses cadeaux. Je lui avoue même que je songe à ne pas me présenter à mon prochain rendez-vous du 13 décembre.
Vu ses yeux écarquillés et sa menace de m’y traîner par la peau du cul, elle prend mes dires au sérieux.
Pour m’apaiser, elle me confie que souvent, la maternité libère les patientes quelques heures, pour les jours un peu particuliers. Mais c’est en m’auscultant qu’elle va soulever un peu la chape de plomb qui pèse sur mes épaules : « col toujours bien fermé. Il est court, mais le bébé ne pèse pas dessus, et c’est une super nouvelle. Le repos paye, vous voyez, il faut continuer ».
Tu bouges comme un diable dans le métro, sur le chemin du retour. Je pose ma main sur mon ventre, je te berce, tu te calmes. Mes écouteurs diffusent une comptine des Beatles, et les larmes coulent, coulent, coulent. Chaque goutte qui tombe sur mon manteau rouge m’apaise, je sens la chape de plombe se soulever, doucement.
On va y arriver, mon bébé, on va y arriver. On va les atteindre ces putains de 37 SA, tu verras. ♥