J’aime…
- vérifier comment Papa se gare. Râler si ses pneus dépassent des clous. Le féliciter si le créneau est parfait. Je prends ça très au sérieux. (nb : futur moniteur d’auto-école ??)
- compter. Tout et n’importe quoi. Le nombre de pâtes dans mon assiette, les voitures qui passent, mes playmobils…tout. Ma soeur essaie aussi, mais elle est moins douée que moi. (« 1-2-3-8-12… » )
- bouder. Et là, ma pauvre mère ne peut absolument rien en dire, puisqu’enfant c’était la plus grande professionnelle en boudin du monde. Du genre à ne plus parler pendant des jours pour la moindre broutille. Je démarre tout doux, mais Maman me présage une belle carrière dans le domaine. ^^
-  écrire mon nom. Partout. Je suis tellement fier de savoir le faire parfaitement, que je l’écris tout le temps. Sur mon tableau, sur mes dessins, sur le sol du balcon…
- aider ma petite soeur. Quand elle galère à enlever ses chaussures, mettre son chapeau ou monter les escaliers…je ne suis jamais très loin pour lui filer un coup de main.

Je n’aime pô…
-  quand Papa part au travail le matin. Les journées sont longues sans lui, avec Juliette on demande régulièrement à Maman quand est ce qu’il sera en vacances…

Courage les bébés, J-8. 

J’ai réalisé ça hier : en fait, ce ne sont pas les grandes vacances que l’on vit…non. C’est Kho-Lanta.

Je vous jure, tous les cartes sont réunies : prenez d’abord un total confinement. Juliette respire encore un peu à la crèche, mais j’ai littéralement Tom sur le dos depuis le 5 juillet. Peu de répit pour chacun de nous, j’ai l’impression d’avoir échoué sur une île déserte, et que mon fils s’est transformé en totem. (lourd et encombrant )

Ajoutez à ça des conditions extérieures suffocantes : on a voulu l’été, il est là et tant mieux…mais Marseille en été, c’est juste insupportable. Irrespirable.

Comme sur Kho-Lanta, tu ne peux pas compter sur ton lieu de vie pour te filer un coup de main : bibliothèque fermée, piscine du quartier non adaptée aux enfants en bas-âge (un unique grand bassin, je fais quoi moi, seule, avec 2 mômes qui ne savent pas nager ?), pas de permis, pas de voiture, pas de jardin, strictement rien à faire dans une ville qui se déserte peu à peu…tu as l’impression que malgré toute ta  bonne volonté (qui s’étiole au fil de l’aventure, c’est bien connu), tu ne t’en sortiras jamais.

Tu tentes bien quelques coups de stratégies : « On va au parc mais sur place, vous laissez Maman respirer un tout petit peu ? ». Ah ah. Tel un clan entier qui se retourne contre toi, le tour au parc ne sert à rien, si ce n’est à entendre ton gosse gémir « qu’il n’y a personne Maman, où sont tous les copains ? »

C’est bien ce que je me demande Tom. -_-

Tu acceptes la gentille invitation de BabyPop de tester une ludothèque, espérant un peu de répit…mais encore une fois, tu te retrouves comme au moment d’éteindre ton flambeau, bien dépourvue : les enfants sont noyés sous les jouets, mais ne ne veulent pas y jouer entre eux…enfin si, 15mns avant la fin de la séance. -_-

Kho-Lanta je vous dis.

Tu as les règlements de comptes aussi, façon « tu aurais pu aller chercher de l’eau quand même », sauf que là le conseil c’est tous les soirs, quand le mari rentre… »j’en ai marre, pourquoi tu as posé tes congés si tard en août ??? » « Mais tu crois que je m’amuse moi, la journée ? »

Heureusement, tu as aussi les épreuves de confort, comme cette semaine où ma belle-mère est en congés et a accepté de les garder sur 2 journées…pour que l’on puise TOUS respirer un peu.

Le plus drôle dans tout ça, c’est que je me suis amusée à compter le nombre de jours entre le début des vacances scolaires et le début des congés du mari…et il y a exactement le même nombre de jours que sur un Kho-Lanta classique.

Allez courage. J-15 avant le retour en France le début de nos vraies grandes vacances.

J’aime…
- parler du monstre qui vit dans le plafond de ma chambre. Si si, je vous assure, y a un monstre ! Parfois il est cool, parfois il est méchant, mais je n’ai pas du tout peur de lui. Je raconte aux vieux que parfois il me parle, parfois il s’amuse avec mes jouets, parfois il embête Tom… (nb : moi qui crois dur comme fer aux fantômes, j’avoue me poser de sérieuses questions )
- manger mes crottes de nez. Voilà Voilà. Et quand on me demande où j’ai appris ça, je réponds « à la crèche ! ». (nb : y a pas à dire, c’est sympa la sociabilisation -_- )
- appeler Maman « ma chérrrriiiiiiiiie ! », en roulant bien les « r » et en insistant sur le « i ». Là on ne cherchera pas bien loin la source de mon inspiration, Maman passe trop de temps devant M6 le lundi soir.
- le citron. Je mange et bois tout ce qui peut exister au citron : les biscuits, les jus, les yaourts, les gâteaux…tout. (nb : RIP son estomac)
- parler au téléphone. SAUF que je hoche la tête pour répondre aux questions que l’on me pose. Je n’ai toujours pas compris que l’on n’est pas en télé-conférence.

Je n’aime pô…
- qu’on me regarde en louchant. Ça me fout la trouille. Et plus je crie et plus Papa le fait pour m’embêter…

Super Papa est gentil mais parfois Super Papa est sadique.

Un an de yoga plus tard, que retenir de cette découverte ? Qu’en effet, je comprends maintenant pourquoi les habitués sont accros. Il n’est pas facile « d’accrocher » avec cette pratique : il faut réussir à se détendre, relâcher les tensions, se sentir à l’aise dans le groupe. Certaines postures sont rudes à tenir, d’autres sont carrément irréalisables. Le discours de certains profs sont souvent cosmiques (mais rejoignent un peu ma façon perchée de voir la vie – je me suis donc rapidement sentie en terrain balisée. ).

Mais quand on dépasse tout ça, non seulement l’esprit mais aussi le corps deviennent dépendants au yoga. Je l’ai ressenti le jeudi qui a suivi la fin des cours : je me sentais dans un tel état de nerfs, j’ai rapidement compris que mon corps « réclamait sa dose ». Heureusement, le prof nous a laissé partir en vacances avec un fichier mp3 de méditation et des photocopies des postures de base.

Non seulement je suis accro, mais l’effet positif a rejailli sur toute la famille. Très souvent, quand les petits me sentent à cran, ils me demandent naturellement « si je vais au yoga ce soir ». Super Papa aussi me motivait les soirs d’hiver où il était rude de quitter la maison chaude… »parce qu’il me sentait bien plus cool au retour de mon cours ».

La période actuelle n’est pas des plus faciles : plus de yoga (difficile de se motiver à en faire seule), plus de psy pour 3 semaines, plus de moment au calme à recharger les batteries. Heureusement Tom et Juliette sont encore de bons siesteurs, je savoure ma chance.

Allez courage, J-24.

S’il y a bien une chose avec laquelle je me pensais au clair, c’était mon statut de mère au foyer et la non-rétribution salariale de celui-ci. J’avais accepté cette dure réalité : oui, ce que j’accomplis au quotidien est un travail, non rémunéré et non reconnu, mais c’est un travail quand même.

Une amie s’était étonnée que je ne considère pas ma petite allocation de congé parental comme mienne. C’est maigre, mais c’est bien ce que l’on me verse en échange de tout ce travail accompli. Mais impossible pour moi de la voir ainsi. Intégrée dans le montant des allocations familiales, versée sur notre compte commun : elle appartient à chacun de nous.

Quand j’ai accepté cette demande d’une copine, ce n’était pas pour l’argent. Difficile pour moi de jauger mon travail, j’ai accepté presque gênée les billets que j’ai enfoui dans mon sac lors de l’échange.

2 jours plus tard, nous sommes sortis pour la Fête de la Musique. Une soirée très simple, une bière, quelques sandwichs, un tour de manège…que j’ai pu nous offrir, moi, avec ces quelques billets. Sur le coup, j’étais fière mais sans plus. J’étais surtout surprise de sentir mon coeur se gonfler sous ma poitrine en réglant 4 sandwichs à 2€50.

Et puis c’est en évoquant la chose chez ma psy, que le coeur s’est gonflé davantage, que les larmes sont sorties toutes seules. J’ai réalisé que j’avais besoin de ça, de me sentir importante en dehors de mon rôle de mère. La couture et tout ce que je crée était une première étape, confidentielle, mais je sais qu’il faudra un jour passer à l’étape suivante.

Quand, comment, où, je n’en ai pas la moindre idée. Il est encore trop tôt, ce n’est pas tout à fait le bon moment. Mais je n’ai plus peur de l’après.

Légèrement déserté par ici, et pour cause, la fin d’année nous a emporté dans un tourbillon, physique comme émotionnel d’ailleurs.

C’est le coeur lourd que j’ai accompagné Juliette à ses derniers ateliers. Notre année en tête à tête s’est terminée sur cette comptine-rituel d’au-revoir, la gorge serrée de ne vouloir laisser s’échapper aucune larme. Bien sûr, l’année prochaine nous aurons encore des moments privilégiés ensemble, elle ira moins à l’école que son frère, surtout sur le premier trimestre…mais quand même. C’est passé si vite.

Impossible par contre de garder ma dignité face à la maîtresse de Tom : toute l’émotion contenue depuis des jours est sortie d’un coup. Une école qui se vide peu à peu c’est si triste…mais quand on se rend compte qu’une nouvelle page se tourne. Déjà. Je ne pourrai jamais être amie avec le temps qui passe.

Et voilà, depuis hier Tom est donc en grandes vacances. Pas sa soeur qui conserve ses 2 mâtinées à la crèche jusqu’au 31 juillet. Il va falloir tenir sur les 5 semaines qui nous séparent des congés de Super Papa.

La micro-piscine a déjà fait son retour, les virées au parc ne devraient plus tarder, comme son festival annuel…il y aura sans doute aussi un peu de  bibliothèque (climatisée !), beaucoup de plage les week-ends, et la réalisation de quelques épinglages sur Pinterest.

Allez courage. J-31. ^^

Le livret d’évaluation.

Marrant de voir comment les parents réagissent autour de moi face à ce fameux bout de papier : il y a ceux qui les publient sur tous les réseaux sociaux, pétris d’amour et de fierté. Il y a ceux qui se révoltent, face à l’absurdité de la situation : noter des gosses de 4 ans, et puis quoi encore ? Il y a ceux qui s’inquiètent, pour l’unique smiley qui tire la tronche, dans la masse de smileys positifs. Il y a ceux qui blâment ces maîtresses et maîtres, qui de toute façon « n’en foutent pas une ». Ceux qui rappellent que les ordres viennent de plus haut…tout ça dans un vaste brouhaha, où l’on oublie parfois que les principaux intéressés…n’ont pas toutes ces considérations.

Marrant de voir aussi que même si l’on essaie de prendre du recul face à ce bout de papier, on ne peut s’empêcher de le parcourir rapidement des yeux, guettant la moindre case non validée. Soupirant d’aise à la lecture des appréciations plus que positives. Imaginant déjà, tout en parcourant ses travaux, s’il sera plutôt matheux ou littéraire.

A 4 ans.

Je ruminais tout ça hier soir quand Super Papa est rentré. Il me raconte qu’en déposant Tom le matin même, sa camarade Manon s’est approchée de lui. Manon, c’est une petite fille qui est suivie par une AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire). On ne sait pas vraiment ce qu’elle a, à vrai dire, je crois surtout que cela n’a pas d’importance. Au début de l’année scolaire, elle a eu pas mal de difficulté à s’intégrer dans la classe. Souvent Tom se plaignait de sa violence.

Hier matin, en voyant Tom, elle s’est approchée de lui, l’a embrassé pour lui dire bonjour. Et s’est approchée doucement de Juliette pour lui faire un bisou, à elle aussi.

Croyez-moi, je n’ai pas besoin d’un livret d’évaluation pour voir que ces gosses ont progressé et ont appris à vivre ensemble. Manon en est la plus belle preuve. ♥

Vendredi dernier, ce fut la kermesse de l’école de Tom. J’avais une image un peu surannée de ces moments là, pêches au canards, gâteaux et cie. Mais une kermesse, c’est surtout du sport : courir après 2 gosses surexcités sous un cagnard de plomb et parmi une foule dense et compact…tout en sentant bien les odeurs de merguez sans avoir 3 minutes pour en déguster une…supplice de Tantale en quelque sorte.

M’enfin qu’importe, mon Tommy a passé une super soirée, je crois que son sourire parle de lui même. ♥

Et puis ce matin, enfin, ce fut le premier spectacle de mon fiston. Des chansons, de la danse, des pompons en crépon, de la musique. Ce qu’on en retiendra ?

Que ce n’est pas un moment facile à immortaliser en photo, surtout quand Tom se cache derrière une copine qui passera son spectacle à se curer le nez. Qu’il aime bien chanter, mais que l’on repassera pour la danse…c’est le seul sur la vidéo à rester immobile au milieu de la chorégraphie.
Que venir à un tel spectacle avec des lunettes aux verres à peine fumés et un seul mouchoir est une TRES MAUVAISE IDEE.

Que le moment où votre fils cherche votre regard dans l’assemblée, et l’amour qui illumine son visage quand il vous voit enfin…rien, absolument rien ne peut être plus fort que ça.

Et vous alors ? C’était comment ? ♥

(pour les curieuses, quelques photos récentes, par ici - à partir de la 6)

…ou le Papillon sur les rotules, comme chaque année. C’est bien beau de se monter un planning de ouf, encore faut-il le tenir sur la longueur. J’avoue peiner sur les derniers mètres.

Et quand je pense qu’il va falloir survivre à l’été…remember ?

Bref, la fin de l’année scolaire est proche, demain Tom vivra sa premier kermesse (pas chouiner-pas chouiner-pas chouiner), et bientôt il sera temps de quitter l’école.

Oui mais vous, vous faites comment ? Je ne me posais pas vraiment la question, pensant que tous les enfants allaient à l’école jusqu’au dernier jour (5 juillet cette année, c’est ça ?). Et depuis quelques temps, j’entends des « non mais la mienne, je ne l’y mets plus, elle y va tellement à reculons » ou des « il ira pas jusqu’au bout, non non, il fait trop chaud maintenant ! » (pardon les nordistes. ).

Ici Tom n’a jamais rechigné pour s’y rendre chaque matin, d’ailleurs depuis quelques temps il y retourne chaque après -midi, et de bon coeur. Je suis d’ailleurs bien triste pour lui, ses copains et surtout son meilleur ami risquent de beaucoup lui manquer cet été. (il serait peut être temps de brancher les mamans et d’échanger les numéros d’ailleurs) (on peut amener du punch à une kermesse ??? ).

BREF, vous faites quoi vous ? Jusqu’au bout, parce que bon, Juillet va être long (HELP HELP HELP ) ? Un peu avant ?

Oh purée et j’ai même pas planché sur les cadeaux à faire aux maîtresses et autres tatas. Qui a de la caféine en perfusion ???

J’aime…
- virer les croûtes du pain de mie. Et les manger par dépit quand Papa me refuse une douzième tranche.
- faire culpabiliser Maman quand elle hausse le ton. Je la regarde désespérée en criant « Maman, tu es méchante, tellement méchante avec moi ! » (nb : il faut imaginer les trémolos dans la voie et les bras en croix, façon tragédie grecque). Ça ne marche pas beaucoup, je crois qu’elle a capté mon manège.
- demander « pourquoi », pour tout, et tout le temps. Maman n’avait pas hâte qu’on y arrive, mais ça y est, on est en plein dedans. (nb : ça va être long, je le sens…)

Je n’aime pô…
- la viande. J’aime vraiment pas ça. Donc je refile tout à mon carnassier de frère. Comme Maman refile toujours sa viande à Papa d’ailleurs.
- que l’on vienne me chercher quand je me réveille de ma sieste. Non, je viens MOI, quand J’AI ENVIE, et je HURLE A LA MORT si l’on vient me sortir de mon lit.

Bonjour, je m’appelle Juliette et je suis un mini-tyran.