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juin7

Ces dernières semaines, je sentais bien qu’allaiter la puce me semblait parfois une contrainte. Je m’y attelais quand même, enfouissant en moi ce sentiment de rejet. Depuis sa naissance, le mot « sevrage » me terrifiait. Un peu comme quelque chose d’angoissant, qu’il valait mieux taire. Un vrai tabou.

Mon ancienne psy avait déjà senti cette faille, elle m’en parlait parfois, comme pour démystifier la chose. Comme pour me dire qu’elle serait là, pour m’accompagner sur le chemin. Parce qu’évidemment, celle à sevrer dans cette histoire…nous savions toutes 2 que ça ne serait pas Juliette.

Pendant nos vacances de Printemps, elle n’a pas tété ni réclamé le sein de la semaine, son père s’occupant du coucher. A notre retour, elle a réclamé quelque fois, et progressivement, tendrement, les câlins ont remplacé les tétées.

Pas de cri, pas de pleur, pas de hurlement. Comme un nuage qui quitte tout doucement le ciel.

Les semaines ont passé, mais impossible de me dire que l’allaitement était fini. Non, je peux toujours y revenir, faire marche arrière… »regarde, j’ai encore du lait ! » C’était étrange. Vous voyez…comme un deuil que l’on refuse de faire.

Et puis évidemment, c’est en osant me confier à ma thérapeute que les choses se sont éclaircies…car oui, même si c’est dur de me l’avouer, encore et encore…on en revient toujours à cette difficulté première : celle de passer le relais. D’accepter qu’ils grandissent. Littéralement…de me sevrer d’eux.

Tant de culpabilité enfouie en moi jusqu’à ce billet. Et là, comme par magie, les larmes ont coulé. Le cœur s’est allégé. Non, je ne suis pas seule. Non, ce n’est pas une tare. Oui, l’allaitement est fini. Mais ce n’est pas la mort de quelque chose. Ce n’en est que le début.

Elle ne m’a jamais semblé plus grande que cette semaine. Plus dégourdie, plus bavarde, plus sûre d’elle. Si elle savait seulement à quel point je l’aime.

Ca va chouiner dans les chaumières

juin4

Avec tout ça je ne vous ai même pas raconté la Fête des Mères. Je chouinais déjà à la vue du paquet ramené de l’école le vendredi midi, ça promettait.


Même si je connaissais depuis longtemps le contenu du paquet, ce que j’attendais avec impatience, c’était le fameux poème…


Bon là évidemment, digues lacrymales rompues, niveau 4 sur l’échelle du Kleenex, avec toujours le bon mot du mari au moment M (« mais arrête toujours de sangloter, il va rien comprendre le pauvre ! » ).


Pis pour ne rien gâcher, j’ai été agréablement surprise du dit-bracelet, que je porte évidemment avec beaucoup de fierté. (et de pression aussi, son créateur me demande souvent pourquoi je ne l’ai pas au poignet tous les jours… :D )

Bref, un beau moment, comme un petit entraînement au plus grand défi que le Guimauve Club n’aura jamais à surmonter…je veux bien entendu parler…


…du fameux spectacle de fin d’année ! Voilà voilà, J-17 avant de définitivement me ridiculiser face à toutes les mamans du quartier. :D

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Le « up & down » de Tom (épisode 39)

mai30

(épisode 39…c’est dingue…j’adore l’idée du lui imprimer ça un jour et de les lui offrir…un cadeau pareil m’aurait tant plu…)

(on virera toutes les histoires de caca et de pot par contre :D )

J’aime…
- aller récupérer notre panier de légumes toutes les semaines. Il faut se servir soi-même dans les cagettes, et on adore ça avec Juliette. Maman aime moins le fait que l’on mange toutes les fraises sur le chemin du retour…
- le poulet mariné à la coriandre. Par contre je rechigne à manger des nuggets. Maman a arrêté de chercher à nous comprendre…
- faire râler Juliette avec ce nouveau truc ramené de l’école : « Copine, pas Copine » : un coup je t’aime bien, tu es ma copine…un coup je ne t’aime plus, alors tu n’es plus ma copine. (Great. J’avais zappé comme ça peut être sympa au niveau émotionnel les cours de récréation… ^^)
- la crème au chocolat minute de Maman. Réalisée en moins de 10mns au micro-ondes, elle arrange tout le monde…sauf Papa qui râle quand le saladier est vide à son retour. :D

Je n’aime pô…
- que Maman craque ses doigts. Oh purée ça m’énerve. A chaque fois je l’engueule d’ailleurs !
- siester à l’école. Au début c’était drôle, mais il faut reconnaître que j’aime bien aussi le confort de mon lit ! Alors je fais les yeux du chat de Shrek à Maman, et un coup sur 2 elle cède. Trop facile…

Profitez en bien, chenapan, l’année prochaine il n’y aura plus le choix… ;)

La propreté, côté Juliette

mai28

Je me souviens il y a un an, la montagne infranchissable qu’était devenue la propreté avec Tom. Prise à la gorge avec la rentrée qui approchait. Harcelée par la famille sur le sujet. Inquiète par le fait que tous les autres petits copains étaient « propres »…mais pas lui. Épuisée de laver des couches sans arrêt…j’avais fini par craquer, centralisant le peu d’énergie qui me restait sur ce point précis.

C’est quand au final j’ai décidé de lâcher prise que Tom s’est enfin intéressé au pot. Enfin, aux toilettes pour sa part, il n’a jamais été fan du pot. (qu’il sera heureux de lire ça plus tard. :D )

Bref, pour la puce, j’ai étrangement laissé ça de côté. J’ai même du mal à réaliser qu’elle ira à l’école en Septembre, non pas que je tente de le nier, mais plutôt…que ça ne me fait ni chaud ni froid.

Si si. (Arrête Coach, je te vois écarquiller les yeux. :D )

Peut être parce qu’elle va déjà 2 matins par semaine à la crèche. Peut être parce qu’elle connaît les lieux. Peut être parce que je connais notre chance de pouvoir faire les choses en douceur (Tom sieste encore souvent à la maison l’après -midi). Je n’en ai pas peur. Je ne panique pas. Je suis même plutôt contente pour elle, surtout que son frère ne sera pas loin, juste la classe qui jouxtera la sienne.

Pour la propreté je n’ai rien voulu mettre en place. Rien ritualisé, rien forcé. D’elle-même, elle a voulu faire pipi comme son frère. D’elle-même, elle a voulu des « culottes de fille« . La seule pression que j’ai pu avoir est venue du personnel de la crèche, qui se demandait pourquoi elle portait des couches alors qu’elles étaient toujours sèches au change.

Et voilà, c’est en ne faisant rien que les choses sont venues toutes seules.

Pourquoi est-il toujours plus simple de donner des conseils aux autres et d’être incapable de se les appliquer à soi-même ? 

4 ans…

mai22

4 ans. Qu’est-ce que cela représente, à l’échelle d’une vie ? Une paille, à peine 3 fois rien. Et pourtant, pour moi, c’est un gouffre. Une faille immense. Définitivement, et comme l’écrivait si joliment Marcel Pagnol…. »L’âge de mon père, c’était vingt-cinq ans de plus que moi, et ça n’a jamais changé. L’âge d’Augustine, c’était le mien, parce que ma mère, c’était moi, et je pensais, dans mon enfance, que nous étions nés le même jour. »

Oui Tom, à chaque fois que je te vois souffler tes bougies, mon coeur se serre. En venant au monde, en débarquant dans nos vies, tu as fait de moi une mère. Une femme nouvelle, enfin, pas si nouvelle que ça. Tu m’as juste donné un petit coup de pouce pour sortir de la chrysalide…

Joyeux Anniversaire mon fils. ♥

(Quelques photos de la journée, par ) (Pour les petites gourmandises réalisées, c’est par ici !)

Continuer à avancer

mai17

On en était donc resté . Ma psy partie, pas encore de remplaçant au centre, je me retrouvais donc toute seule, perdue en pleine forêt. C’est marrant d’ailleurs de voir à quel point il est facile d’en rebrousser chemin : de l’extérieur, on pourrait croire qu’une thérapie est une partie de plaisir. On va voir quelqu’un qui nous écoute, on raconte nos vies, ça ne semble pas très éreintant au final.

Et pourtant…que de mâtinées où j’ai traîné les pattes. Que de séances où certaines phrases étaient difficiles à sortir. Que de retours en larmes. Que de rêves dérangeants à noter, et pire, à raconter ensuite. Il est si facile de retourner dans sa bulle et recoller le masque.

Sauf que le masque n’existe plus. Il s’est brisé il y a longtemps, et le vent a emporté au loin les morceaux de ma carapace. Mais comment sait-on que ça y est, c’est fini ? Quand peut-on se considérer comme réparée, comme guérie ? N’est-ce pas une erreur de tout lâcher, comme ça, en plein vol ?

C’est avec toutes ces questions que j’ai rencontré sa remplaçante mardi. En évoquant mon parcours, j’ai réalisé à quel point j’avais changé en un an. C’était à la fois grisant mais vertigineux, tellement vertigineux que j’ai pris peur. Oui, j’ai avancé. Mais non, je ne suis pas encore complètement sorti de cette forêt. Pas tout à fait. La lumière est là, je la vois mais j’ai encore besoin d’une main pour me guider sur le chemin. Et sans doute grâce à la bonne étoile qui veille sur moi, je crois que je l’ai (re)trouvé.

Je suis ressortie de ce rendez-vous confiante et déterminée. Je sais que je suis sur la bonne voie, et qu’il ne faut surtout rien lâcher. L’apaisement est au bout du chemin.

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Mini-vacances

mai13

L’avantage de vivre dans le Sud, c’est que l’on a pas besoin de bouger pour avoir l’impression de partir en vacances. Un petit tour en bateau et c’est déjà le dépaysement total…

Un petit peu de jardinage pour une touche de campagne…

Des avions, factices certes, mais qu’importe le flacon…

Un aller-retour express en Orient, dans le plus bel hammam phocéen…

Et un dernier voyage, le plus beau sans doute, offert par mon amie photographe avec cette superbe séance. Vous connaissez mon obsession du temps qui passe, ma mélancolie parfois des moments qui s’effacent. Ce besoin que j’ai de tout écrire, de tout graver, pour ne rien oublier. Les musiques, les odeurs qui nous transportent parfois des années en arrière, ce sont des cadeaux précieux pour moi.

Et ces photos là, en sont un inégalable à mes yeux. Elles ont gravé ce qui nous unit tout les 4, ce petit jour de mai. Encore merci à elle pour ce doux moment.

Passez une bonne semaine. ♥

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Instantanés #3

mai6

(11h30, sortie d’école, devant la porte de sa classe). « Maman, Maman, il est où mon bracelet ? »
« Quel bracelet ? Mais tu n’as pas de bracelet ?! »
« Si, j’ai un bracelet, il est où mon bracelet ? »
« Demande à ta maîtresse, elle sait peut être de quoi tu parles ? »
(Visage de la maîtresse qui se décompose) « Mais non Tom, tu sais bien, tu n’as pas de bracelet, retire ce que tu viens de dire… »

Héhéhé…mon fils est comme moi, il ne sait pas garder un secret. J-20 avant la Fête des Mères… :D

Le « up & down » de Juliette (épisode 22)

avril30

J’aime…
- le chocolat. Faut dire que Pâques fut une belle découverte…sauf qu’à force de me gaver de chocolat au lait, mon reflux est revenu au galop. Depuis, Papa est devenu un pro de l’esbrouffe : je ne sais pas comment il fait, mais il arrive à faire sortir du chocolat noir des emballages Kinder. :D
- jouer au petit singe avec Papa : j’arrive à grimper sur ses épaules, depuis ses pieds, à bout de bras. Et quand je touche le plafond, je suis super fière de moi !
- filer les fins de mes repas à Tom. Comme il mange plus rapidement que moi, il passe son temps à me guetter et à grappiller la moindre des mes miettes. Remarquez, quand le plat ne me plait pas, c’est hyper pratique ! Papa dit que nous n’avons pas besoin de chien, au moins. :D
- balader ma poussette dans toute la maison, toute la journée. L’autre jour avec ma Tatie Laura, on a compté le nombre de mes poupons : avec 7 bébés à balader, j’ai de quoi faire ! :D
- aller réveiller mon frère quand j’émerge de la sieste. Lui, quand il se réveille avant moi, il rejoint discrètement Maman, et ne fait pas le moindre bruit pour ne pas me réveiller. Moi je débarque dans sa chambre comme une folle en lui arrachant la couverture ! Ben quoi ? ^^

Je n’aime pô…
- que l’on me refuse quoi que ce soit, surtout en ce moment. Je suis devenue une spécialiste de l’étoile de mer, personne ne sait mieux s’étaler en larmes sur le sol que moi…je peux donner des cours à vos enfants si vous voulez !

Oh la future Isabelle Adjani, même si c’est la journée de la non violence éducative, je te prierai de la mettre en veilleuse. :D 

Jalousies et rivalités entre frères et soeurs…

avril25

…comment venir à bout des conflits entre vos enfants. Vaste programme qu’offre donc cet opus du duo Faber & Mazlish, acheté sur un coup de tête (de sang ?) en décembre dernier.

Ce bouquin, c’est un immense coup de pied dans la fourmilière des préceptes que l’on nous inculte depuis des années. Si les auteurs reprennent certains points développés dans « Parler pour que les enfants écoutent… » (ne pas donner d’étiquette à l’enfant – ne pas le conforter dans un rôle – nommer les émotions –  favoriser le dialogue , elles donnent surtout des pistes concrètes pour gérer les disputes.

Enfin non, justement. Elles ne donnent aucune piste, elles nous conseillent plutôt de pas intervenir, tout du moins tant que l’intégrité physique de chaque enfant est respecté. Ce qui, reconnaissons le, est parfois difficile. Les disputes sont parfois tellement pénibles qu’il est souvent plus « facile » d’intervenir, prendre parti pour que le conflit s’arrête…

Le plan d’attaque ici est plutôt simple :

1/ reconnaître leur colère (on verbalise, on verbalise, on verbalise – base de l’ENV)

2/ exprimer le point de vue de chaque enfant

3/ décrire le pb avec respect (et sans rigoler, j’avoue que parfois j’ai du mal à prendre leur histoire de petites voitures bien au sérieux :D )

4/ manifester votre confiance dans la capacité des enfants à trouver leur propre solution

5/ quitter la pièce. (si si :D )

Et si réellement, les choses dérapent, on décrit la situation et on sépare les enfants.

Alors c’est vrai, là comme ça, ça semble simple…mais je vous assure, ça gère pas trop mal les conflits à cet âge. Tout un chapitre est ensuite consacré aux disputes plus complexes, notamment avec des enfants plus âgés : là encore, des rappels aux bases ENV sont conseillés : ne pas prendre parti, formuler le désir de chaque enfant, les laisser trouver une solution ensemble, ou le cas échéant, participer à une réflexion commune pour trouver des solutions.

L’autre point très intéressant du bouquin c’est ce lieu commun qui s’écroule : « donner la même chose, c’est donner moins« . Et oui…ça vous surprend vous aussi ? Mais finalement, le constat est plutôt logique : si l’on donne à tous la même quantité, la même dose d’affection, le même temps nécessaire…on ne se consacre pas spécifiquement aux besoins de chacun. La vie comme les enfants n’est pas linéaire, et si Tom aujourd’hui a davantage besoin de mon aide pour construire son circuit, c’est Juliette qui aura peut être davantage besoin de moi demain, pour habiller sa poupée…consacrer du temps à l’un comme à l’autre, de manière égale, c’est finalement nier leurs besoins à l’instant T.

Comme à chaque lecture pro-ENV, le bénéfice que j’en retire est double : si elle me donne des outils concrets, elle m’offre une réflexion très personnelle, sur mon propre vécu, ma propre enfance. Un petit peu comme lors de mes ateliers Faber & Mazlish il y a 3 ans.

Il y a une phrase que j’ai retenu et noté, tant elle m’a parlé : « être aimé pareillement, poursuivis-je, c’est en quelque sorte être aimé moins. Etre aimé de façon unique – pour soi même – c’est être aimé autant que l’on a besoin d’être aimé« .

Aimer ses enfants pour ce qu’ils sont, non pas ceux que l’on aimerait qu’il soit. S’aimer pour ce que l’on est, pas ce que les autres aimeraient que l’on soit.

Vaste programme n’est-ce pas ? ;)

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