Atterrissage…

avril23

J’adore partir aux vacances de printemps. Les premiers rayons de soleil, la nature qui s’éveille, l’été qui s’approche doucement. Le retour à la réalité se fait même en douceur, car l’on sait les grandes vacances si proches.

En tout cas ces vacances-ci nous ont honteusement gâté : un ciel tellement ensoleillé qu’il nous a fait découvrir les premières tâches de rousseur de Tom, un coin superbe, une grande terrasse où il fut bon vivre. Où l’on a pris le temps de vivre.

Nos photos parleront bien mieux que moi, je crois…

De bonnes vacances à ceux qui y sont et du courage pour les valeureux qui restent. ;)

Auf wiedersehen, Joseph…

avril12

Une amie a écrit ici, une fois, une phrase que je n’ai jamais oublié : « quand nos grand-parents partent, c’est comme une partie de notre enfance qui s’envole« .

C’est tellement…tellement ça. On a beau se dire qu’ils sont âgés, qu’ils ont eu une belle vie, au final, on ne peut s’empêcher de se sentir triste et impuissant.

Mon papi, mon dernier papi, s’est envolé mercredi. Le coeur qui a lâché, une mort soudaine, presque indolore, qui lui aura évité de partir dans d’atroces souffrances. C’est en tout cas ce que les médecins nous ont dit, sans doute pour apaiser notre peine.

Ils vieillissent, diminuent, s’affaissent, au même rythme que nos enfants progressent, évoluent, grandissent. Et subtilement, notre enfance s’éloigne. S’évapore, à mesure que les souvenirs perdent en intensité. On change de génération, on change de place sur l’échiquier, quand on comprend que nos parents, oui, nos parents… »seront les prochains« .

Alors on mord, on bouffe, on se gave littéralement de cette vie. Cette vie qui ne dure pas, courte et si fragile.

Demain matin son fils l’accompagnera au dernier repos, en Lorraine. Ses petites-filles, depuis la Bonne-Mère, prieront pour lui, lui qui aimait tant ce lieu.

Ces vacances qui s’annoncent demain ne pouvaient pas mieux tomber. Rester tous les 4, soudés, est la seule chose dont j’ai besoin pour panser ma plaie.

Prenez soin de vous. ♥

Le « up & down » de Tom (épisode 38)

avril9

J’aime…
- faire du yoga avec Maman. Quand je me sens trop énervé ou trop excité, je lui demande de faire quelques postures avec moi. Je me concentre et m’applique avec soin, et ça semble me faire du bien. Et puis je sais enfin ce que Maman fait le jeudi soir !
- manger vite. Tout le temps. J’engloutis mes assiettes plus vite que mon ombre. Et Juliette picorant comme une oisillon, nos repas sont toujours à contre-vitesse…marre de l’attendre pour avoir mon dessert !
- nommer mon caca par d’adorables petits noms : selon sa forme, c’est soit une « carotte », ou bien des « petits poissons ». (nb : voilà voilà… :D )
- quand Maman m’apporte un gant très chaud pour me laver la bouche après les repas. Je me le pose sur le visage tel un masque et j’en soupire d’aise. (nb : futur adepte des SPA ? :D )
- demander si je vais être resservi à table, alors que je n’ai même pas encore commencé mon assiette. Maman se demande parfois si je n’ai pas vécu la guerre dans une vie antérieure…

Je n’aime pô…
- les portes coulissantes du métro. Plusieurs fois, elles se sont refermées sur Maman, et même une fois sur moi. Depuis, les vieux m’ont fait faire une carte personnelle, et le souci ne se pose plus. Mais je reste très angoissé quand j’apprends que Maman va prendre le métro, ou si moi-même je dois le prendre. Le passage des portes est toujours un moment délicat.

Retrouver son fils coincé entre 2 portes et être incapable de l’en dégager, et ne trouver aucun personnel du métro pour être aidée…je ne suis pas prête d’oublier ce moment moi non plus.

Le premier carnaval !

avril5

Ça c’est de l’étape défi pour le Guimauve Club, pas vrai ? ;)

Pourtant, j’avais réussi à me détendre du conduit lacrymal, et pendant le choix concerté du costume, du patron, du tissu…pas une larme non plus au moment de l’essayage, rien. Et puis ce midi, son excitation, mon stress…patatras. Ces petits papillons, là, qui vous gigotent dans le ventre et vous rappelle ce premier jour de Septembre…

Et sa joie. Ce sourire. Les enfants qui courent, les princesses qui rougissent quand vous leur dîtes qu’elles sont belles. Ces garçons si fiers en Spiderman. Et mon Tommy…inséparable de son meilleur ami, si heureux, si heureux…

Pfiou. Evidemment, j’ai pleuré. Comme une madeleine. Mais comment vais-je bien pouvoir faire le jour du spectacle de fin d’année…

Bon Dieu de bois, et si on se fait des tee-shirts ? :D

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A moitié vide ou à moitié plein ?

avril2

J’aime pas me plaindre. J’ai horreur de ça même. J’ai toujours été celle que l’on envoyait au front pour secouer les gémissants. Même quand il a fallu bousculer un peu ma grand-mère qui sortait d’un triple pontage coronarien.

(N’empêche, ce jour là tout le monde était horrifié de m’entendre lui hurler dessus, alors qu’au fond, c’est tout ce qu’elle attendait. Qu’on arrête de la prendre pour une mourante. :D )

Bref, c’est ce que mon ancienne psy m’avait donné comme exercice : apprendre à me montrer vulnérable. Demander de l’aide. Savoir dire « non ça va pas (…) oui j’ai besoin de toi ». Quelque chose que je ne sais pas faire, sans doute du au rôle que mes parents m’ont toujours donné, l’aîné caractériel qui n’a jamais besoin de personne.

Tu parles Charles.

En ce moment, c’est vrai, ça va pas fort. J’aurai sans doute du aller foutre un cierge à la Bonne Mère, parce que le répit de la semaine dernière fut de très courte durée. Tom nous est revenu de 2 mâtinées d’école avec une belle gastro. Refilée évidemment à sa soeur. Qui s’est empressée de me la repasser, fort aimable de sa part.

Ces microbes, ce confinement, ce huit clos permanent ont eu raison du faible équilibre que nous avions trouvé depuis Septembre. Tom est épuisé, cerné et amaigri. Super-Papa est fatigué lui aussi des nuits hachées. Juliette est dans cet âge fabuleux où elle aurait bien besoin d’une ENV-Mommy. Et sa mère…sa mère, elle aurait surtout besoin de recharger son réservoir. L’ENV c’est fabuleux, mais cela demande beaucoup, beaucoup de patience…ce qui me fait cruellement défaut aujourd’hui.

Alors on patiente, parce qu’au fond, on sait que notre meilleur allié est le temps. On rigole aussi, beaucoup, parce qu’on sait que c’est le meilleur médoc qui soit. On essaie de se concentrer sur ce qu’il y a de positif (et mon Happiness Project m’aide énormément en ce sens).

J-10 avant les congés au vert. On a ce qu’il faut de chocolat pour tenir le siège. :D

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Instantanés #2

mars29

Mercredi matin, nous vadrouillons dans Marseille pour visiter une amie. Il faut marcher un peu à la sortie du métro, Juliette me demande à être portée dans le dos. Je l’installe, referme ma veste sur nous deux. Je sens sa petite tête se poser sur le haut de mon dos, et sa voix me souffler :

« Suis bien là ».

(Papillon tout fondu – Kairos Moment à graver ♥)

Le « up & down » de Juliette (épisode 21)

mars26

J’aime…
- fouiller dans les crèmes de Maman et m’oindre les lèvres de son Labello. Gros kiffe. Je peux faire ça 15 fois par jour, jusqu’à ce qu’elle me hurle de « SORTIR DE SA CHAMBRE ! » Ce à quoi Papa répond que c’est aussi la sienne. Moi je m’en fous, en général je déguerpis vite fait, le labello caché dans une de mes poches. ;)
- ma nouvelle expression favorite : « ARRETE ! ». Généralement criée, avec ma petite voix stridente, dès que l’on me fait ou m’oblige à faire quelque chose qui ne me plait pas. Toute la journée, donc. :D
- quand Maman me caresse doucement la main pendant que je tête. ♥
- bouquiner les magazines féminins que Tatie Didine refile à Maman. Je feuillette consciencieusement les pages, je commente tout ce que je vois, à base de « c’est joli » ou bien « c’est moche », ou encore « c’est quoi ça ? ». (nb : j’avoue avoir parfois du mal à lui répondre sur certaines pubs :D )

Je n’aime pô…
- avoir de la fièvre. Ouh là non. Si mon frère tient remarquablement bien la fièvre, et court comme un cabri à 39,5°, en général moi je suis déjà à l’article de la mort sur un petit 39. Papa dit d’ailleurs que définitivement, je n’ai pas pris les meilleurs côtés de ma mère. :D

Ou celle qui consulte en étant persuadée d’avoir une otite alors qu’elle n’a qu’une microscopique inflammation de l’oreille. Et oui ma fille, on est des douillettes.

(Pour les curieuses, quelques photos récentes, par ici)

On s’occupe comme on peut…

mars22

…et j’ai un super allié en tant que garde-malade : Pinterest !

Pas facile d’expliquer Pinterest, mais en gros, si tu trouvais Facebook chronophage, c’est du pipi de chat à côté de cette nouvelle addiction. :D Ici, chaque utilisateur « épingle » les images, les liens qu’il apprécie. Un petit peu comme ta page de favoris, sauf que celle ci est visible par tous, et que tu peux « suivre » les pages des internautes qui t’intéressent.

Pinterest regroupe tout et n’importe quoi, de la mode, en passant par des astuces du quotidien, du DIY, du people…c’est tellement vaste et large que tu trouveras toujours quelque chose à épingler, et c’est bien ça le drame ! :D Personnellement, je l’utilise beaucoup pour piocher mes inspirations couture mais aussi pour noter des petites choses à faire avec les enfants, et il faut reconnaître qu’en ce temps de quarantaine, ce joujou m’a sauvé la vie !


On s’est par exemple amusé à cette petite expérience scientifique chopée ici, où l’on s’amuse à recréer de la pluie : c’est plutôt rigolo et ludique !


Et puis j’ai découvert par ici  le concept de la feuille pré-peinte, et on y a trouvé un double avantage : déjà, et ce n’est pas négligeable : moins de boulot côté nettoyage pour Maman. Et puis c’est un excellent moyen de bosser sur les couleurs, ou comment découvrir que le bleu + le jaune, ça fait du vert !

Bref, j’adore Pinterest, mais j’aime encore plus le fait que lundi, la quarantaine est finie. Je crois que je vais aller poser un cierge à la Bonne Mère pour qu’ils ne chopent plus le moindre microbe. :D

(Pour me suivre sur Pinterest, c’est par ici)

Garde-malade

mars19

La vie de mère au foyer présente de nombreux avantages. Ne pas être pressée par le temps en est un d’ailleurs. Surtout quand on développe comme moi une nouvelle addiction à Hélène et les Garçons, le truc improbable à regarder tout en boulottant son bol de céréales.

Mais s’il y a bien quelque chose que je ne supporte pas, c’est jouer à la garde-malade. Enfermée entre 4 murs, à jongler entre une pipette de Doliprane et 12 tubes d’homéo, je deviens rapidement cinglée.

Et cet hiver, le premier hiver que Tom passe en collectivité, on est servi. A peine remis de sa grosse grippe du mois de Février, le pauvre est de nouveau cloué par un virus grippal, surinfecté en méga-bronchite. Evidemment, il a grassement partagé ses microbes avec sa soeur, qui démarre depuis hier une belle laryngite. Et comme Maman est solidaire (et surtout en quarantaine) avec ce petit monde…kof kof kof, je vous laisse imaginer le tableau.

Et puis je ne sais pas vous, mais je déteste le mois de Mars. L’hiver qui ne se termine jamais, les vacances de Noel loin derrière nous, celle d’été encore plus  à distance…c’est toujours une période rude pour moi.

J-24 avant notre break au vert. Je crois qu’il va être salutaire pour tout le monde.

(…)

mars13

Peut-être parce que nous sommes jeunes. Peut-être parce que l’on baigne toutes plus ou moins dans la petite enfance. Peut-être parce que l’on vit, accompagne tant de naissances. On en oublie que la vie n’est qu’un cycle. Qu’elle est éphémère, volatile. Et qu’un jour, le clap de fin résonne.

Elle est de retour. La peur. Les mots que l’on entend très bien, mais que l’on refuse de comprendre. Les sonneries du téléphone qui nous terrifient. Ce sentiment terrible d’impuissance. Les recherches compulsives sur Google qui ne servent à rien, parce qu’on attend quoi, en tapant « cancer du poumon phase terminale » ?

Il y a plus de deux ans, maintenant, il s’envolait, doucement, alors que Juliette grandissait, gramme par gramme, en moi. Je n’étais que peur. Trouille qu’il s’en aille, trouille qu’elle arrive, trop tôt. 10 jours d’un calvaire, dont vous connaissez l’épilogue. Douloureux épilogue.

Et maintenant, c’est lui, l’autre papi, qui prend son envol. Loin de moi, lui aussi. Et la peur fait son retour, sournoise, en ne me laissant que peu de répit. Peur pour lui, peur pour celle qui restera. Peur pour mon père. Et puis, pour moi un peu, aussi. Comme si son retour grattait une plaie, qui n’aurait pas cicatrisé.

Il s’envole et je ne suis que trouille, dans l’attente de la moindre réponse, du moindre signe. Mais peut-être que son dernier voyage est le plus limpide que l’on ne me donnera jamais.

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